Guerre Israël-Iran : le pari risqué de Netanyahou pour faire tomber le régime des mollahs

Alors que la tension atteint un nouveau pic entre Israël et l’Iran, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou semble désormais viser plus qu’un simple affaiblissement militaire de son rival régional : il veut renverser la République islamique. Un objectif ambitieux, aux conséquences imprévisibles.

Depuis plusieurs semaines, les frappes israéliennes se sont intensifiées contre des cibles iraniennes en Syrie, au Liban et même en territoire iranien. Des opérations cyber, des sabotages et des assassinats ciblés – imputés au Mossad – ont ponctué cette guerre de l’ombre qui, peu à peu, prend une tournure plus directe. En parallèle, Netanyahou a multiplié les discours martiaux, accusant l’Iran de menacer l’existence même d’Israël et appelant la communauté internationale à agir contre le régime des mollahs.

Une stratégie floue

Mais au-delà des coups portés à l’appareil militaire ou nucléaire iranien, Israël semble désormais viser un objectif politique : la chute du régime théocratique instauré en 1979. Selon des sources au sein du gouvernement israélien, l’État hébreu miserait sur une combinaison de pression militaire, sanctions économiques et soulèvements internes pour faire vaciller le pouvoir à Téhéran.

Une stratégie jugée hasardeuse par plusieurs experts. « Faire tomber un régime est une chose, gérer l’après en est une autre. Il n’y a aucun plan clair, ni consensus international sur ce que serait un ‘Iran post-mollahs’ », prévient un diplomate occidental basé au Moyen-Orient.

Le précédent irakien en mémoire

L’expérience américaine en Irak, en 2003, est dans toutes les mémoires. La chute rapide de Saddam Hussein avait laissé place à un vide politique, à une explosion des violences sectaires et à l’émergence de groupes jihadistes. Renverser un régime ne garantit pas la stabilité, encore moins la paix dans une région déjà fracturée.

De plus, l’opinion publique iranienne reste divisée. Si de nombreux Iraniens rejettent le pouvoir des ayatollahs, l’intervention étrangère est un facteur de ralliement nationaliste, même pour les opposants internes. Un effet boomerang que Netanyahou ne peut ignorer.

Une escalade périlleuse

Sur le plan régional, cette stratégie alimente une escalade dangereuse. L’Iran a répliqué via ses alliés dans la région – Hezbollah au Liban, milices en Syrie et en Irak, Houthis au Yémen – augmentant le risque d’un conflit généralisé. Des attaques de drones et de missiles se multiplient, mettant en alerte les alliés d’Israël, notamment les États-Unis.

Pour l’instant, Washington reste prudent, appelant à la désescalade, tout en réaffirmant son soutien à la sécurité d’Israël. Mais une implication trop directe de Tel-Aviv dans un changement de régime en Iran pourrait fracturer l’alliance occidentale et isoler Israël sur le plan diplomatique.


Conclusion : Une stratégie de rupture ou un saut dans l’inconnu ?

En s’attaquant à la colonne vertébrale du régime iranien, Benyamin Netanyahou joue gros. Il espère, peut-être, faire entrer l’histoire par la grande porte, mais le pari est risqué. Sans vision claire de l’après, cette ambition pourrait plonger la région dans un chaos encore plus profond, avec des conséquences bien au-delà du Moyen-Orient.

La rédaction

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