«GUERRE DES CLANS» AU SEIN DE L’URD: La démonstration de force des partisans de Salikou Sanogo

Pr. Salikou Sanogo, président par intérim de l'URD depuis le décès de Soumaïla Cissé le 25 décembre 2020

Samedi dernier (22 janvier 2022) la direction de l’Union pour la République et la démocratie (URD) a présenté ses vœux de nouvel an à la presse nationale et internationale à l’hôtel de l’Amitié de Bamako. Il s’agissait de sacrifier à une tradition instaurée par le président fondateur du parti, feu Soumaïla Cissé. Une minute de silence a d’ailleurs été observée en sa mémoire au début de la cérémonie. Pour ses partisans, ce fut une belle opportunité de prouver aux yeux du monde que le Pr. Salikou Sanogo garde toujours les rênes du parti en tant que président par intérim.

 «UNION POUR LA RÉPUBLIQUE ET LA DÉMOCRATIE : Les partisans de Gouagnon le portent à la présidence, ceux de Salikou n’ont pas dit leur dernier mot» ! Telle était notre manchette de la semaine dernière (Le Matin N°521 du mercredi 19 janvier 2022). Et cela été démontré samedi dernier à la faveur de la présentation des vœux de nouvel an du parti à la presse. Premier vice-président et président par intérim, Pr. Salikou Sanogo a été accueilli par un standing ovation (une ovation debout) devant les caméras des médias massivement présents à la cérémonie.

Le message était clair : le Professeur reste le premier responsable des «Vert-Blanc» ! Un défi aux partisans de Gouagnon Coulibaly également porté à la présidence par le congrès extraordinaire organisé le 16 janvier 2022. Il faut dire que la confrontation tourne pour le moment en faveur du président intérimaire. En effet, la cérémonie a enregistré la présence de «la crème des militants», des élus, des ministres (Mme Diawara Aoua Paul Diallo et M. Ibrahim Ikassa Maïga)… Elle a donc enregistré la présence de grandes personnalités du parti et aussi du Front de sauvegarde de la démocratie (FSD). A commencer par la veuve éplorée de Soumaïla Cissé, Mme Cissé Assitan Traoré. «Au moins nous savons de quel côté se trouve la famille de l’illustre et regretté Soumaïla Cissé», a réagi un cadre du parti sur les réseaux sociaux. Absent du pays et intervenant à travers une vidéo enregistrée, le vice-président Ibrahima N’Diaye dit Iba a apporté son soutien au président par intérim en saluant sa sagesse, son engagement et sa fidélité envers feu Soumaïla Cissé.

Cette cérémonie perpétue une tradition établie par le défunt Soumi, réputé pour son respect et sa considération à l’égard de la presse. «Nous avons décidé de perpétuer le combat de Soumaïla Cissé (paix à son âme) et d’honorer sa mémoire. C’est ce qui nous vaut d’être là ce matin», a déclaré Pr. Salikou Sanogo tout en ayant «une pensée émue» pour le regretté président en la mémoire de qui il a fait observer une minute de silence.

En créant une telle opportunité d’échange dans la convivialité, la direction de l’Urd a également voulu féliciter les hommes et les femmes des médias pour «l’excellent travail» qu’ils fournissent pour la consolidation de la démocratie au Mali. Pour la circonstance, l’Urd a «réitéré son soutien au secteur de la presse et pour alerter sur les risques que ces hommes et ces femmes encourent quotidiennement», souligne M. Moussa Sey Diallo, élu en commune I et membre du Bureau politique national (BPN). C’est aussi naturellement l’occasion pour le parti de «la poignée de mains» de partager son actualité, d’expliquer ses positions politiques et de se prononcer sur la vie de la nation.

«Il est vrai que notre parti traverse des difficultés depuis le décès de notre président», a avoué Salikou Sanogo. Les péripéties qui secouent sa chapelle depuis ont  été par la suite développées par le secrétaire général du Bureau exécutif national (BPN), l’honorable Daouda Touré. Prenant la parole, le vice-président Boubacar Karamoko Coulibaly s’est appesanti sur la nécessité de consolider le parti afin d’honorer la mémoire du défunt président-fondateur qui, selon lui, fut un homme qui s’est battu pour le Mali, pour sa vision de développement et pour la démocratie. 

Evoquant la situation interne du parti dont la stabilité est menacée par une «guerre des clans», les responsables ont souligné que «des crises ont été surmontées et celle-là aussi sera un souvenir».

Moussa Bolly