Grogne sociale Les travailleurs de l’API Mali menacent d’aller en grève illimitée le 22 octobre prochain

Vitrine du Mali pour attirer les investisseurs, l’Agence pour la promotion de
l’investissement au Mali (API-Mali) est dans l’œil du cyclone. Le comité
syndical s’insurge contre des pratiques inadmissibles, pointant un doigt
accusateur sur le directeur de l’agence. Dans un préavis de grève déposé le 8
octobre 2018 auprès du ministre en charge du Travail et de la Fonction
publique, le comité syndical entend aller en grève de 72 heures le 22 octobre
2018.
La grève pourrait reprendre pour une durée illimitée, à compter du 6
novembre 2018, s’il n’y a pas une solution définitive. Le comité syndical a
souligné dans son préavis avoir mené plusieurs luttes antérieures dont la
pétition « pour dire non au déclassement du personnel à la date du 14 août
2018 ». Il a dénoncé « la menace verbale de licenciement proférée à
l’encontre des nouveaux recrus » et contre certains membres du syndicat par
le directeur général de l’API-Mali  à la date du 4 octobre 2018 à 10 heures.
Les travailleurs dénoncent aussi la menace verbale de licenciement proférée à
l’encontre de tous les membres du comité syndical « lors d’une réunion
syndicale relative à la grille des salaires par le directeur général  de l’agence à
la date du 30 juillet 2018 à 16 heures 30 minutes ». Les syndicalistes ont
également rappelé que le dernier conseil d’administration tenu le 12 juillet
2018 a recommandé l’élaboration d’une grille consensuelle entre le directeur
général de l’API-Mali et le Syndicat des travailleurs.
Le plus important, selon les travailleurs, est que le syndicat renouvelle sa
volonté de voir s’ouvrir de véritables négociations en vue du règlement
revendications. Les travailleurs demandent, entre autres, le non déclassement
du personnel dans le nouveau projet de grille des salaires, conformément aux
dispositions de l’accord d’établissement en vigueur à l’API-Mali. Ils veulent le
respect du projet de grille des salaires déjà validé par le ministère (MPISP)
représenté par son secrétaire général, le syndicat des travailleurs et la
direction générale de l’API-Mali à la date du 2 juillet 2018.
Les travailleurs demandent aussi la classification des « nouveaux recrus » dans
leurs catégories conformément à la classification de l’accord d’établissement ;
ils veulent l’octroi au personnel le bénéfice des avantages liés à chaque
catégorie de la nouvelle grille des salaires ; la fixation des primes et indemnités

des fonctionnaires dans le nouveau projet de la grille des salaires ;
l’établissement d’un plan de carrière pour les travailleurs de l’agence.
Autres doléances, la mise en place du comité de gestion pour la bonne
utilisation des ressources de l’agence, conformément aux dispositions de la LOI
90-110 régissant les EPA en République du Mali, du décret N 056427/P-RM du
26 septembre 2005 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de
l’API-Mali et l’accord d’établissement en vigueur depuis 2013.
Enfin, le syndicat veut la réalisation d’une mission d’audit comptable et
financier sur les ressources propres générées par API-Mali et les subventions
pour la pérennisation des ressources de l’agence. « Ce point est une
recommandation du Conseil d’administration du 28 avril 2018 », indique le
préavis de grève.
Le comité syndical de l’API-Mali, membre du Syndicat national des travailleurs
des administrations d’Etat (SYNTADE), affilié à l’UNTM, compte mettre en
avant son droit à la grève. « Sous réserve d’une solution satisfaisante », les
syndicalistes promettent d’aller jusqu’au bout. Et la « cessation concertée du
travail prendra effet à 0 heure, le lundi 22 octobre 2018 pour 72 heures.
Soumaila T. Diarra