Grand rassemblement le samedi dernier à Bamako Le Mali débout contre le terrorisme et pour la paix

La cérémonie était sobre, mais très symbolique et pleine de signification, car c’était l’une des rares fois que les forces vives de la nation malienne se regroupent pour condamner le terrorisme et exprimer leur engagement pour la paix au Mali.

Suite à l’attaque terroriste perpétrée à Gao le 18 janvier dernier ayant fait une soixantaine de morts et une centaine de blessés, les partis politiques de la majorité et de l’opposition se sont rassemblés le samedi 21 janvier 2017 au monument de la paix de Bamako pour exprimer leurs indignations contre le terrorisme et leur engament pour la paix au Mali. Etaient également présents, les membres du gouvernement, les leaders religieux et bien d’autres, tous unis contre cet acte odieux.

Sur les pancartes, on pouvait lire : « tous contre la violence », « soutien aux populations de Gao », « soutien aux forces armées et de sécurité », « ensemble pour la paix », « nous sommes le Mali ». Les forces vives de toutes origines, de toutes catégories, de tous bords politiques, de toutes confessions religieuses étaient mobilisées. Femmes, jeunes et vieux, société civile, classe politique, Maliens et étrangers étaient unis pour faire face à l’ennemi commun.

Plusieurs personnalités ont pris part à ce grand rassemblement. Parmi elles, nous pouvons citer, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, son épouse, Mme Cissé Assan Traoré, les autres membres de l’opposition comme Tiébilé Dramé, Modibo Sidibé, les membres de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle (CMP) comme Bocary Tréta, Baber Gano, Younouss Hamey Dicko, des membres du gouvernement comme Mountaga Tall, Tiémoko Sangaré, Amadou Koïta, Mme Sangaré Oumou Ba, Hamadoun Konaté, des honorables députés comme Mamadou Diarrassouba, Karim Keïta, Mody N’Diaye, Yacouba Traoré, Amadou Thiam, des religieux comme Issa K Djim. L’ancien PM, Moussa Mara, les anciennes ministres, Mme Sy Kadiatou Sow, Mme Sidibé Aminata Diallo étaient également présents.

Après l’exécution de l’hymne national du Mali et l’observation d’une minute de silence en la mémoire des disparus, le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, a présenté les condoléances de l’opposition aux forces armées maliennes, aux groupes armés signataires des accords d’Alger, aux familles endeuillées et à l’ensemble de la nation malienne.

Avant de souhaiter prompt rétablissement aux blessés, le chef de file de l’opposition a déclaré: «Si nous sommes tous ici rassemblés, de toutes origines, de toutes catégories, de tous bords politiques, de toutes confessions religieuses, femmes, jeunes et vieux, société civile, classe politique, Maliens et étrangers, c’est parce que nous sommes indignés et ne pouvons contenir notre commune colère. Oui, nous sommes en colère, colère née de l’injustice qui a frappé les enfants du Mali à Gao ce Mercredi 18 janvier 2017. Si nous sommes ici, c’est pour clamer notre commune aspiration : faire de notre pays, un Etat stable, une nation unie et solidaire ».
Selon lui, au-delà de toute appartenance politique, au-delà des querelles politiciennes, l’engagement de tous doit être celui de la défense de la patrie. « Nous, Maliennes et Maliens, nous nous levons aujourd’hui et pour toujours, ensemble, pour affronter, sans peur, les maîtres du crime et de l’horreur tout comme les traîtres à notre Nation. Où qu’ils soient, où qu’ils se terrent, où qu’ils complotent, ils doivent désormais savoir que le peuple du Mali est debout et marche sur le seul chemin qui légitime le plus beau et le plus grand de ses combats : celui de la PAIX ! Celui de SA PAIX ! », a-t-il dit.

La défaite des ennemis ?
Soumaïa Cissé d’ajouter ensuite que « Notre Mali vit et vivra parce que notre cœur citoyen et patriotique ne s’arrêtera jamais de battre pour sa défense, pour son honneur, pour sa dignité et pour sa renaissance ! Votre présence massive est le témoignage que, quand il s’agit de l’essentiel, nous sommes tous ensemble, quand il s’agit du pays, nous répondons tous présents, quand il s’agit de notre patrie, tous les sacrifices sont possibles. Chers amis, ce jour est donc glorieux car c’est la défaite des ennemis de notre pays ! Unis et solidaires, les Maliens sont invulnérables. Unis et solidaires, nous sauverons notre pays. Alors tous ensemble pour l’amour du Mali, notre fierté ».

Pour sa part, Younouss Hamey Dicko, qui a lu la déclaration de la CMP, a fait savoir que le Mali s’est levé et ne s’assoit plus avant le retour définitif de la paix. La CMP a condamné avec la dernière rigueur l’acte criminel des terroristes. Aux dires de Younouss Hamey Dicko, l’objectif de cet odieux acte à Gao est d’anéantir les efforts de paix entamés par les autorités maliennes. La CMP a présenté ses condoléances aux familles des disparus et souhaite prompt rétablissement aux blessés. La CMP marque son inquiétude face à l’ampleur des pertes en vie humaine causé par l’attentat de Gao, ainsi que la recrudescence d’actes terroristes à travers le pays, 19 mois après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
Face à l’adversité, la CMP a exhorté le gouvernement à doter les forces de défense et de sécurité malienne de tous les moyens leur permettant de faire face à leurs missions. En outre, les partis politiques de la majorité présidentielle ont invité la communauté internationale à apporter un soutien sincère au Mali. La défense de la patrie est l’affaire des Maliens, a dit Younouss Hamey Dicko. A cet effet, La CMP s’est s’engagée à mobiliser ses forces pour l’éradication du terrorisme au Mali.

Enfin, Younouss Hamey Dicko a invité les uns et les autres à se mobiliser pour la cause du Mali. Pour sa part, le représentant du président du Haut conseil islamique du Mali, Issa K Djim, s’est réjoui de ce rassemblement des forces vives de la nation malienne qui apaise le cœur les Maliens. « Ce sont ces genres de rassemblement qui font avancer le pays », a-t-il dit. Avant de conclure ses propos avec des bénédictions pour le Mali.
Aguibou Sogodogo
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Ils ont dit lors du grand rassemblement contre le terrorisme et la paix au Mali…

Mamadou Awa Gassama, député élu à Yélimané
« A Gao, 106 personnes ont été enterrées »
« Tout est parti de Soumaïla Cissé. Lorsque que l’attentat a été perpétré à Gao, j’étais à ses côtés quand il a téléphoné à IBK, qui était à Gao, pour faire des bénédictions. Il lui a dit que ce qui s’est passé à Gao nous a attristés. IBK aussi lui a fait savoir dans un message qu’il partage son avis et il l’a fait savoir aux habitants de Gao devant les télés et les radios. Ensuite, Soumaïla m’a dit qu’il ne s’agissait plus d’être de la majorité ou de l’opposition ; sur le champ il a téléphoné à Treta auquel il fit savoir que le but de son coup de fil était de parler de ce qui devrait être envisagé par la clase politique. Treta lui a demandé ce qu’il voulait, il a dit : je souhaite qu’on se rassemble pour un recueillement devant le Monument de la paix… Les habitants de Gao nous ont dit ce matin qu’ils ont enterré 106 personnes ».

Karim Keïta, président de la commission défense de l’Assemblée nationale du Mali
« Que les populations s’impliquent pour le renseignement »
« Cette guerre n’est pas comme les autres, c’est un travail d’intelligence. Nos combattants sont préparés à affronter d’autres types de combattants, des ennemis identifiables par leur tenue et que l’on affronte sur un espace bien déterminé. Le terrorisme est différent de cette guerre, il s’agit d’une lutte par la surprise. Voyez comment l’Amérique qui dispose de la bombe atomique n’a pas su se mettre à l’abri ; les Français qui sont venus nous appuyer n’ont pas pu se protéger. En clair, cette lutte va un peu durer, c’est un travail d’intelligence, de renseignement. Que les populations s’impliquent pour le renseignement, qu’elles transmettent à la police et à la gendarmerie les renseignements issus de leurs observations. Il y a des numéros verts disponibles».

Bocari Tréta, président du RPM
« Le fait que nous nous soyons retrouvés ici est une grande chose»
«Le fait que nous nous soyons retrouvés ici est une grande chose, c’est la paix. Ça signifie que nous sommes ensemble. Le problème de l’un est celui de tous, le problème de tous est un fardeau pour chacun. Nous appartenons tous au Mali et nous avons une seule réponse (au terrorisme) : c’est l’unité. La chance du Mali, c’est l’accord pour la paix et la réconciliation. Dans l’œuvre humaine tout n’est pas parfait, seul Dieu est parfait. Donc l’accord n’est pas parfait, mais nous devons nous donner la main pour qu’il soit appliqué. Le MOC (Mécanisme opérationnel de coordination), c’est pour que ceux qui n’étaient pas ensemble hier joignent leurs forces pour protéger le pays. C’est ce que refusent les responsables de l’attentat de Gao, ils savent que la réussite du MOC les privera de candidats kamikazes».

Tiébilé Dramé, président du PARENA
« Le sang versé nous interpelle tous»
« Les responsables du RPM étaient présents, les responsables de la majorité présidentielle étaient présents, tous les responsables de l’opposition étaient présents. C’est ce que nous avons voulu montrer. Donc prions encore pour la patrie, les ennemis du Mali sont en train de brûler le pays, ils enflamment notre nation. Donnons-nous la main pour faire face à cela. Aujourd’hui, ce n’est pas le moment de critiquer le gouvernement, nous pensons que ce qui s’est passé (attentat du 18 janvier à Gao) est inadmissible. C’est le sang de nous tous qui a coulé : il y a parmi les victimes des Bambara, des Soninké, des Sonrhaï, des Peul, des Imghad, des Idnane, des Iforhas et des Arabes. Donc nous devons montrer notre unité ; le moment viendra où nous allons chercher à savoir comment résoudre le problème, mais ce n’est pas aujourd’hui qu’il faut critiquer. Ce n’est pas un jour pour analyser. Le sang versé nous interpelle tous. Il interpelle en particulier la CMA qui a pris des engagements à Ouagadougou en juin 2013, reconnaissant l’intégrité du territoire national et qui a confirmé ses engagements à Alger, dans l’accord d’Alger. Alors le sang versé le 18 janvier doit nous doit nous amener à marcher à cadence accélérée vers la réunification du territoire pour que Kidal revienne au Mali. Les troupes du Nord sont interpellés, la CMA en tête».

Sidibé Aminata Diallo, ancienne ministre
« La guerre ne semble pas encore terminée pour certains »
« Il faut continuer à rester vigilant. La guerre ne semble pas encore terminée pour certains qui n’ont jamais pu gagner et qui vont continuer ç faire des dégâts. »
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LA CONFERENCE D’ENTENTE NATIONALE OU LE FRANC-PARLER
Tout d’abord, nous nous inclinons pieusement devant la mémoire de toutes les victimes civiles, militaires tombées et souhaitons prompt rétablissement à celles blessées de l’attentat terroriste du Mercredi 18 Janvier 2017 contre le camp du MOC à Gao conséquence de la crise sécuritaire qui frappe, depuis déjà cinq ans, notre pays : le Mali amen, amen, amen…… !
La mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger connait des sérieuses difficultés voire des blocages rendant régulièrement caduques tous les chronogrammes mis en place pour le démarrage de telle ou telle action à savoir la période intérimaire, les patrouilles mixtes, le cantonnement et le DDR. Tous ces reports constituent en soi des rendez-vous manqués qui ont comme conséquence évidente la dégradation permanente et croissante de la situation socio-politique et sécuritaire du pays. En guise de justification pour se disculper auprès de l’opinion nationale et internationale au sujet des blocages récurrents, les parties signataires de l’accord se jettent la responsabilité mutuellement. Et pourtant depuis le lendemain de la signature de celui-ci, l’opposition(VRD) en général et le PARENA en particulier avaient demandé la tenue ipso facto des concertations nationales en vue de son appropriation nationale intelligente d’une part et d’autre part l’anticipation dans la résolution de quiproquos présents et à venir dans sa mise en œuvre.
De ce constat, l’on est en mesure de se poser la question suivante : Les pouvoirs publics maliens doivent-ils à présent organiser une conférence d’entente nationale inclusive ?
Pour rappel, la tenue de la Conférence d’entente nationale est prévue par l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger en son art.5. En conséquence, son ordre du jour et les parties devant prendre part y sont tous clairement indiqués. Cela voudrait dire que le format de la CEN, retenue par l’Accord, est sans ambages exclusif.
Maintenant celle dont la tenue fut annoncée au courant du mois de mars prochain, par le Président de la République IBK dans son adresse du nouvel an 2017 à la nation peut être inclusive uniquement avec le changement qualitatif de cap de la gouvernance actuelle du pays.
Pour réussir l’organisation d’une conférence d’entente nationale inclusive ou franc-parler au regard du présent timing , tactique contre tactique, à 18 mois de l’élection présidentielle prochaine, des réelles remises en cause et garanties de bonne foi républicaine sont nécessaires du coté des gouvernants et de réels sacrifices sont obligatoires de celui de l’opposition.
I- Entre autres remises en cause et garanties de bonne foi républicaine :
A- Remise en cause indispensable :
– Les gouvernants doivent reconnaitre humblement que tenir et réussir l’organisation d’un sommet quel qu’en soit la taille ne suffit pas pour gommer les tristes réalités d’un pays dont l’Etat est en faillite. Car au lendemain du sommet, tenu dans un Mali arrangé dans les moindres détails et artificiel à tout point de vue par saupoudrage étatique, le Mali réel et vrai refait surface c’est-à-dire de l’impasse manifeste dans la mise en œuvre de l’Accord avec comme corollaires des embuscades contre les FAMAS, des attaques des check points, des attentats meurtriers dont le plus grave et le plus récent est celui de Gao du Mercredi 18 Janvier 2017, ayant fait 77 morts et plus de 130 blessés, jamais égalé au Mali. Ces événements innommables doivent, à tout égard, inviter nos gouvernants à l’humilité politique afin que la CEN, dans la forme comme dans le fond, soit inclusive et organisée, sans attendre, comme la priorité numéro un du moment. Car il y va de la refondation de l’Etat de notre pays en déglingue et l’application intelligente et constructive de l’Accord dans un nouveau cadre socio-politique consensuel et dynamique (classe politique, société civile…….).
– Se convaincre aussi et surtout que la non tenue d’une conférence réellement d’entente nationale à ce stade de l’histoire de notre pays peut l’exposer à deux risques tous dangereux pour la construction nationale à savoir : des troubles socio-politiques aux conséquences incalculables et au regard du rythme de déroulement des événements malheureux sur le terrain l’impossibilité à organiser l’élection présidentielle, de façon transparente et crédible sur l’ensemble du territoire national, à la date indiquée demeure le plus grand risque que le pays pourrait connaitre.
– Accepter enfin que le franc-parler ou la palabre est devenue, présentement, nécessaire pour sauver l’Etat du Mali en faillite. En ce moment d’incertitude ou de doute des Maliens à la capacité de la gouvernance-esquive d’IBK quand à la sortie honorable de notre pays de ce tumulte socio-politique et sécuritaire, le franc-parler tel un moment de négativité historique peut permettre la venue d’un autre Mali qui demeure possible. L’égarement total des gouvernants face au tumulte que traverse notre paysen est le signe le plus éloquent rendu, à suffisance, par ce propos d’Untersteiner « quand un monde est en déclin, et qu’un autre se profile, les esprits s’égarent, non seulement dans le domaine de la pensée mais aussi dans celui de l’action ».
B- Comme garanties de bonne foi républicaine :
– les gouvernants doivent s’adresser à l’opinion nationale et internationale pour annoncer publiquement leur souhait de consensus et de rassemblement des forces vives au chevet du Mali. Car le rassemblement de toutes les forces vives de la nation est plus que jamais nécessaire autour de notre pays en vue de son relèvement diligent de la crise multidimensionnelle dans la quelle il est actuellement plongé.
– Aussi doivent-ils donner l’assurance aux forces vives invitées à la CEN de l’extension de son ordre du jour aux questions de la gouvernance et la mise en œuvre effective et efficiente des conclusions qui en seront issues.
– Enfin la garantie ultime pourrait être le renoncement solennel du Président de la République IBK à briguer un second mandat, mais avec possibilité de rallonge de l’actuel en vue de la mise en œuvre efficiente et effective des conclusions issues de la CEN suivant un chronogramme réaliste.
II- Les sacrifices obligatoires de l’opposition :
Le défavorable timing et le risque d’incompréhension susceptible d’amalgame dans l’opinion des citoyens-électeurs contre les partis de l’opposition en participant à la CEN sont incontestables.Malgré toutes ces évidences, ils doivent faire sien cet adage qui dit quand la maison paternelle brûle on ne s’occupe pas de l’écurie personnelle. Pour ce faire, ils doivent et peuvent consentir un certain nombre de sacrifices à savoir :
– Les partis de l’opposition doivent se convaincre qu’au rythme où la réalité socio-politique et sécuritaire se dégrade, on risque de perdre l’essentiel c’est-à-dire la possibilité d’unité et de réconciliation de la nation. Toute chose qui, pour le peuple, pourrait paraitre, malheureusement, comme une responsabilité partagée de la classe politique toute entière. Et cela à la manière de la généralisation généreuse dont sont victimes certains hommes politiques dans l’opinion qui se voient attribuer la même et unique mauvaise note que tous les hommes politiques au motif faux et simpliste qu’ils sont tous pareils.
– Accepter de mettre en veilleuse leurs ambitions particulières pour participer à l’organisation et à la réussite de la CEN. Cela voudrait dire qu’ils doivent être associés à son organisation en amont et en aval c’est-à-dire avant, pendant et après (l’élaboration des termes de référence, aux débats et élaboration des documents de synthèse et la mise en œuvre des conclusions).
Par ailleurs, de ce contexte de pourrissement socio-politique et sécuritaire généralisé avancé du pays, les gouvernants et les opposants du Mali, au nom des principes de l’isonomia (égalité devant la loi) et de l’iségorie (égalité de parole), le franc-parler de Protagoras de la Grèce antique ou la palabre de nos anciens de royaumes et empires devient incontournable pour le sortir de cet état honteux. L’humilité et le sens de la responsabilité générationnelle imposent présentement aux autorités et aux partis de l’opposition de se convaincre qu’en matière de bien et de juste personne ne connait mieux que les autres. Car la même capacité de discernement en tous est la conscience. Tout est vanité et opinion, pour ce faire, personne ne peut imposer ses siennes aux autres. C’est pourquoi les gouvernants du moment doivent, à la manière de Protagoras, reconnaitre face au peuple malien que le bien et le juste sont si divers et si variés ; pour cela tout débat sur ceux-ci doit connaitre la participation effective de tous.
Enfin l’humilité politique doit constituer la meilleure réaction des autorités maliennes face à ce chaos indescriptible qui s’abat sur le pays. C’est de sa matérialisation à travers le franc-parler seulement que l’on pourra arrêter l’écoulement du sang des enfants de la FEMME dans notre pays.
Seydou Cissé, Professeur de Philosophie
Faculté des Sciences Humaines et Sciences de l’Education