GRACE AUX PERFORMANCES DU SENEGAL ET DE LA COTE D’IVOIRE L’Uemoa réalise plus de 6% de croissance en 2015

Zone de l'Union économique et monétaire ouest-africaine

Une équipe du Fonds monétaire international (Fmi) conduite par Boileau Loko soutient que la croissance économique, en 2015, dans l’Uemoa a dépassé le seuil de 6% pour la seconde année consécutive. Cela, grâce notamment à une croissance « vigoureuse » en Côte d’Ivoire et au Sénégal et à l’augmentation des investissements publics d’infrastructure.

Une délégation du Fmi conduite par Boileau Loko a séjourné à Abidjan, Lomé et Dakar du 19 au 28 janvier 2016 pour des entretiens avec les institutions de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) au sujet des politiques communes des Etats membres de l’Union.

A l’issue de la mission, Boileau Loko a constaté, qu’en dépit d’une situation sécuritaire fragile dans certains états membres et d’un environnement extérieur moins favorable, la croissance économique en 2015 a dépassé le seuil de 6% pour la seconde année consécutive, grâce notamment à une croissance vigoureuse en Côte d’Ivoire et au Sénégal et à l’augmentation des investissements publics d’infrastructure. S’agissant de l’inflation, elle demeure maîtrisée aux alentour de 1%.

Les perspectives de croissance à moyen terme restent exposées à d’importants risques dont la persistance des problèmes sécuritaires dans la région, les retards dans la consolidation budgétaire ou dans la mise en œuvre des réformes structurelles, un ralentissement encore plus marqué de la croissance mondiale et un durcissement des conditions de financement à l’international. Le déficit budgétaire aurait atteint 4,8% du Pib en 2015 en raison du niveau élevé des programmes d’investissements publics.

A moyen terme, le déficit budgétaire régional devrait se réduire mais le déficit extérieur courant resterait élevé à cause notamment des importations liées aux investissements. Toutefois, M. Loko, indique que l’assainissement des finances publiques est indispensable pour maintenir le rythme de croissance de la région et préserver la position externe de l’Union.

C’est pourquoi, il invite les Etats à mettre en œuvre leurs programmes de consolidation budgétaire annoncés, notamment en réduisant leurs déficits budgétaires à 3% du Pib en 2019, en ligne avec les critères de convergence de l’Uemoa. En vue de renforcer les perspectives de croissance à moyen terme, les Etats doivent aussi poursuivre les réformes destinées à une plus forte mobilisation des recettes budgétaires internes, une meilleure maîtrise des dépenses courantes et une amélioration de la qualité des investissements publics.
Evoquant la politique monétaire de l’Union, le Fmi estime que le renforcement de son efficacité requiert une dynamisation du marché interbancaire et du marché secondaire des titres publics, un meilleur contrôle des refinancements accordés aux banques et un élargissement de la base des investisseurs sur les marchés financiers.

En effet, Boileau Loko estime que des progrès notables ont été réalisés en 2015 pour renforcer la réglementation et la supervision bancaire, y compris les banques transfrontalières, et moderniser le secteur financier. Ces réformes incluent le relèvement du capital social minimum des établissements de crédit, l’accélération de la migration du dispositif prudentiel vers les normes de Bâle II et Bâle III (accords bancaires signés dans cette ville de Suisse), la promotion des Bureaux d’information sur le crédit, la mise en place d’un mécanisme de résolution des crises bancaires et d’un Fonds de garantie des dépôts.

Les autorités monétaires sont aussi appelées à poursuivre les efforts engagés notamment en mettant les règlements de la zone en conformité avec les normes internationales et les meilleures pratiques et en veillant à l’application stricte des règles prudentielles et réglementations bancaire en vigueur.

L’idée est que la poursuite d’une croissance forte, durable et inclusive passera par la poursuite des efforts d’amélioration du climat des affaires mais aussi de la réduction des inégalités de revenu et de genre qui permettront une meilleure allocation des ressources productives.

Abdou DIAW