Gilles Huberson, Ambassadeur de France au Mali « Le prochain Sommet Afrique-France marquera le retour du Mali sur la scène internationale »

La fête nationale de France a été célébrée à Bamako, le 14 juillet dans l’après midi, dans les jardins de la Résidence de France, en présence de plusieurs membres du gouvernement, d’anciens Premier ministres, de l’ancien président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, des membres de l’Assemblée nationale, des représentants des institutions maliennes, des représentants du corps diplomatique et un public nombreux de Maliens et de Français.

Outre l’exécution des hymnes nationaux des deux pays, le message de l’Ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson a été un des moments forts de cette fête commémorative de l’Indépendance de la France, pour laquelle les Africains, particulièrement les Maliens ont largement contribué.

C’est le dernier 14 juillet que Gilles Huberson célèbre au Mali en tant qu’Ambassadeur, il fait ses bagages pour aller exercer ses fonctions d’Ambassadeur dans un autre pays, à compter du mois de septembre. Il a mis à profit cette occasion pour dire à tous « au revoir ».

Un homme engagé
Après avoir exercé dans un pays en crise, Gilles Huberson est revenu sur quelques faits saillants de son engagement. Sur le plan politique, il a évoqué « la réussite exceptionnelle de la Transition », avant de saluer à ce titre « le Président Dioncounda Traoré qui a grandement contribué à préparer le renouveau du Mali et notamment les élections présidentielles de 2013. Ces élections sont certainement les meilleures que le Mali ait connues dans son histoire et font probablement partie des meilleures jamais organisées en
Afrique de l’Ouest », a déclaré l’Ambassadeur.
L’Ambassadeur Gilles Huberson a évoqué ensuite « la réconciliation, avec la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali le 15 mai, parachevée le 20 juin 2016 ». Cette signature n’aurait pas été possible sans l’implication personnelle du Président Ibrahim Boubacar Keïta, dira-il.

Quand on est Chef d’Etat, au sortir d’une crise comme l’a connue le Mali, on a le choix : la voie de la division ou la voie Mandela. C’est cette « voie Mandela » que le Président Keita a retenu et l’histoire le retiendra ainsi, selon l’Ambassadeur. Mais la réussite de l’accord ne pourra se faire sans la bonne volonté de toutes les parties maliennes impliquées, dit-il en citant le général De Gaulle, « on ne fait rien de grand sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l’avoir voulu ». Je forme le vœu que les Grands Hommes du Mali parviennent à rassembler leurs efforts au bénéfice de l’intérêt supérieur afin que les Maliens demeurent « unis dans leur diversité », a espéré Gilles Huberson.

Sur le plan sécuritaire, Gilles Huberson était présent lors du déclenchement de l’opération Serval le 11 janvier 2013. Selon lui, l’armée malienne commence à assumer sa part de responsabilités dans la sécurisation de son territoire. « Les FAMAs d’aujourd’hui sont bien différentes de celles que j’ai connues il y a trois ans », a certifié l’Ambassadeur de France au Mali. Les Européens sont fiers d’avoir appuyé cette transformation avec EUTM. « La MINUSMA, avec son nouveau mandat renforcé et l’exceptionnel leadership de son Représentant Spécial aura dans le futur plus de moyens : Tout cela augure bien de l’avenir », espère l’Ambassadeur.
Sur le plan du développement, la France porte la fierté d’être le premier donateur bilatéral du Mali. « Entre 2013 et 2017, elle aura apporté une contribution de 500 milliards de FCFA, tous instruments confondus. J’assume cet affichage car cet argent ne tombe pas du ciel: c’est le produit des impôts des
contribuables français : il doit donc être respecté et être consacré à des actions utiles, concrètes, transparentes et vérifiables », a-t-il avisé.

Depuis trois ans, le nombre de la communauté française au Mali est passé de 5 300 à plus de 7 600. L’Ambassadeur a indiqué que la relation bilatérale franco-malienne s’était construite sur 4 tragédies : la traite, la colonisation, les deux guerres mondiales au cours desquelles près de 80 000 soldats maliens ont
combattu pour sauver la France et 17 000 d’entre eux ont perdu la
vie, et enfin l’immigration subie. « L’histoire est faite ainsi, et si je n’entends pas occulter les tragédies, je souhaiterais insister sur ce qui nous unis : il est probable que les Antillais de France sont en partie d’origine malienne ; les petits-enfants des anciens immigrés maliens sont désormais français ; nos deux peuples partagent une même langue ainsi que des valeurs et des références communes ». La France est le premier pays d’accueil des étudiants maliens, hors d’Afrique, ce qui permet à l’Ambassadeur d’annoncer l’ouverture de la plate-forme France Alumni Mali, réseau social destiné aux étudiants maliens ayant fait des études en France. « La France enfin a démontré ici au Mali, au Sahel, en RCA, qu’elle était prête à s’engager au soutien d’un pays Frère, en danger de mort. C’est cette nouvelle dynamique, c’est ce nouveau rapport entre la France et l’Afrique que reflétera le prochain Sommet Afrique-France, qui marquera aussi le retour du Mali sur la scène internationale », a annoncé Gilles Huberson. Le ministre de l’Economie numérique de l’Information et de la Communication (Menic), Porte parole du gouvernement, Me Mountaga Tall a salué « le leadership de la France au Conseil de sécurité des Nations-Unies dans le cadre du récent renouvellement du mandat de la Minusma, qui, ainsi que nous l’avions voulu, est aujourd’hui plus robuste et mieux adapté au contexte sécuritaire actuel ».

A l’occasion de la fête nationale de la République française l’Ambassadeur de France au Mali, M. Gilles Huberson, a décoré les artistes maliens, Amadou et Mariam, au rang de chevalier des arts et lettres. Cette distinction vient récompenser deux artistes internationalement reconnus dont la carrière a commencé il y a près de trente ans. Après leurs débuts sur le continent africain (Mali, Côte d’Ivoire, Burkina Faso), ils se sont imposés sur la scène internationale avec la chanson « Mon amour, ma chérie » en 1998, puis avec l’album « Dimanche à Bamako » en 2004.
B. Daou