Gestion catastrophique du Mali Deuxième grande marche de l’opposition contre les dérives du régime IBK

Furieuse contre les dérives du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), l’opposition montre encore ses muscles et durcit le ton. Indignés par la gestion désastreuse du pays durant trois ans et demi, les treize partis politiques de l’opposition malienne étaient dans les rues, le samedi 1er octobre 2016, à Bamako. Cette deuxième grande mobilisation de l’opposition intervient après celle du 21 mai dernier. Cette fois-ci, elle a été rejoint par la société civile, elle aussi, décapitée par la mauvaise gouvernance au Mali. En effet, l’opposition et la société civile marchaient contre la nouvelle loi électorale, contre la censure de l’Ortm (la télévision nationale), pour la tenue des concertations nationales et pour le retour de l’ancien président ATT. Ladite marche à laquelle des milliers de personnes ont pris part (environ 100 000 selon les organisateurs), est partie de la place de la liberté, aux environs de 10 heures, en passant par la place de l’indépendance pour prendre fin à la bourse du travail.
Des milliers des maliens ont pris part à cette marche pacifique de protestation de l’opposition et de la société civile malienne. Pratiquement tous les barons de l’opposition ont répondu présent. Parmi eux, on peut citer le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé non moins président de l’Urd, son épouse Mme Cissé Astan Traoré, le président du Parti Fare An Ka wuli, Modibo Sidibé, Nouhoum Togo du Pdes, Djibril Tangara du Fcd, Souleymane Koné des Fare An Ka Wuli, Me Demba Traoré, Madani Traoré, Mme Soumaré Fatoumata Soumaré, les honorable Mody N’Diaye, Amadou Cissé, Mamadou Hawa Gassama Diaby et Seydou Diawara de l’Urd, Me Amidou Diabaté, Djiguiba Keïta alias PPR du Parena, Oumar Hammadoun Dicko du PSP et bien d’autres.
Cette marche pour le Mali est partie de la place de la liberté à la bourse du travail en passant par la place de l’indépendance. Ladite marche était encadrée par les forces de défense et de sécurité du Mali. On pouvait lire sur les banderoles : « ça ne va pas », « Contre la censure de l’Ortm, non à la politisation de l’administration, non à la caporalisation des medias d’Etat », «contre la nouvelle loi électorale, pour la sauvegarde de la démocratie au Mali ». Les marcheurs scandaient «A bas la gouvernance d’IBK », « on en a marre», « vive le Mali, vive les concertations nationales ». Arrivé à destination, ce fut l’exécution de l’hymne national du Mali par le public. Puis Djiguiba Keïta, secrétaire général du Parti pour la renaissance nationale (Parena) prend la parole pour souhaiter la bienvenue aux uns et aux autres. Avant de citer les quatre raisons fondamentales de cette marche. Il a souhaité la tenue des concertations nationales afin que l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger soit correctement appliquer. Selon PPR, les marcheurs sont estimés à 100 000 personnes. A la suite de PPR, le président des Fare An Ka Wuli, Modibo Sidibé a souhaité un véritable changement positif au Mali qui doit commencer, selon lui, par l’Ortm.
‘’ Les Maliens ne se reconnaissent pas dans l’État tel qu’il fonctionne ‘’
Quand au chef file de l’opposition, Soumaïla Cissé, il a évoqué les grandes lignes d’une déclaration remise à la presse. Selon l’honorable Soumaïla Cissé, l’opposition exige la tenue des concertations nationales pour la refondation de l’État, le retour du Président ATT pour une vraie réconciliation nationale. L’opposition est contre la nouvelle loi électorale et contre la censure de l’ORTM. L’opposition souhaite la fin de la dilapidation des ressources publiques, l’emploi pour les jeunes. En outre, l’opposition souhaite une meilleure dotation des FAMAS pour la défense de l’intégrité du territoire et la sécurisation des personnes et de leurs biens, une gestion transparente des ressources allouées aux FAMA, un allègement de la souffrance quotidienne des ménages, la fin de la gestion patrimoniale l’État, une meilleure présence de l’État et de ses démembrements (Éducation, Santé, Administration…) sur toute l’étendue du territoire national, le retour au dialogue pour contenir un malaise social grandissant. « Nous sommes là parce que ça ne va pas ! Aussi parce qu’il n y a aucun signal du pouvoir pour nous faire comprendre qu’il a compris la situation désastreuse du pays. Et pourtant nous avons alerté ! Sans cesse alerté ! Oui nous avons toujours dénoncé toutes les dérives qui caractérisent la Gouvernance de notre pays ! Et pour toute réponse nous avons eu le mépris des autorités et la diffamation publique, nous avons été traités d’apatrides», a souligné Soumaïla Cissé. Avant d’ajouter que le Mali est en terribles souffrances sociales, en persistantes déviances affairistes, en misères économiques grandissantes et en méfiances inquiétantes de la communauté internationale et des investisseurs. A l’en croire, plus de 30 mois d’immobilisme, voire de recul, ont anéanti l’espoir, le bonheur et l’honneur tant promis. Or, poursuit-il, le peuple malien n’aspire qu’à la paix, à la quiétude dans la solidarité et le partage. « Nous avons invité les Maliennes et les Maliens de tous bords à la Marche pour le Mali, pour faire entendre le cri de désespoir de notre peuple, le cri du peuple est notre cri à tous et c’est ensemble que nous devons désormais nous engager au chevet de notre pays pour le bien-être des populations, au-delà de tous les clivages politiques, dénoncer non seulement les dérives du régime, mais aussi et surtout dire non à l’absence de dialogue social justifiant ainsi le malaise social grandissant. Non à la mauvaise gestion du Nord, Non à la mauvaise gouvernance, Non à la corruption généralisée, Non à la dilapidation de nos maigres ressources, Non à l’arrogance et au mépris », a déclaré Soumaïla Cissé. Selon lui, le pays vit dans l’incertitude. A ses dires, les Maliens on n’a la nette impression d’une action publique sans but, sans visibilité, d’un exercice du pouvoir qui tourne à vide, de l’absence de réformes, de direction et d’engagement. « Aujourd’hui au Mali, personne ne peut s’aventurer en dehors des grandes villes au risque de se faire tuer… Nous voulons un État qui crée l’espoir », a signalé le président de l’Urd. Soumaïla Cissé a indiqué que les Maliens s’interrogent sur le manque d’ambitions de la gouvernance actuelle car les incantations ne peuvent tenir lieu de réponses à leur angoisse. « Les populations s’interrogent également sur l’État et ses démembrements (l’éducation, la santé, la justice, l’administration…) leurs capacités à délivrer les services de base, sur les spoliations, les multiples tracasseries dont ils font l’objet. Les Maliens ne se reconnaissent pas dans l’État tel qu’il fonctionne », a déclaré le chef de file de l’opposition. A l’en croire, seize mois après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, le gouvernement est toujours au stade de tâtonnement et de tergiversation là où il a pris des engagements explicites. Ces constats affligeants, dit-il, dénotent de la politique de fuite en avant qui caractérise l’action gouvernementale au Mali depuis trois ans et demi. « Vers la fin du dernier trimestre de l’année 2015, l’Opposition et la Majorité avaient projeté de se rencontrer dans le cadre d’un dialogue constructif afin de proposer des solutions aux préoccupations des Maliens. Cette nouvelle, largement commentée dans les colonnes des journaux et sur les antennes des radios, a été perçue par nos compatriotes comme une démarche républicaine porteuse d’espoir. Depuis le 2 décembre 2015 nous sommes dans l’attente du démarrage du dialogue républicain » a regretté le chef de file de l’opposition malienne. Par ailleurs, il a mis l’accent sur la démission des députés du parti au pouvoir dont l’honorable Kalilou Ouattara. En outre, l’opposant politique a invité les Maliens à voter pour l’opposition afin que le développement du Mali puisse être amorcé.
Aguibou Sogodogo/ Moussa Samba