François Hollande défend les raisons de son optimisme

■ Professionnel de l’international. Lorsqu’on lui reproche d’avoir fait preuve d’amateurisme, François Hollande brandit ses succès à l’international. Intervention au Mali, intervention en République centrafricaine « pour empêcher un génocide », action diplomatique massive en Syrie : « tout cela relève-t-il de l’amateurisme ? », questionne le chef de l’Etat.

En Ukraine, l’élection présidentielle doit se tenir fin mai. « Si elle ne se tient pas, nous risquons le chaos et la guerre civile », estime François Hollande qui appele de ses voeux un président légitime. Il reproche à Vladimir Poutine de ne pas vouloir que cette élection se tienne, pour « pouvoir maintenir les pressions ». Pour lui, les Etats-Unis, l’Europe tout entière, doivent également s’imposer face aux Russes à travers les sanctions.

François Hollande pense qu’il était encore possible, lorsqu’il est arrivé au pouvoir, de faire quelque chose pour la Syrie. « Le monde, les Etats-Unis, la Russie » l’en ont empêché. Ne pas avoir empêché Bachar al-Assad à ce moment-là « est un message qui a été entendu par d’autres », regrette le président, remarquant encore que la France est un pays qui compte à l’international et qui doit se montrer à la hauteur.

■ Difficultés économiques. François Hollande assure n’avoir jamais dissimulé la gravité de la crise économique. Il aurait simplement pu, peut-être, redire encore l’état des finances et la dégradation de la compétitivité française lorsqu’il arrive à l’Elysée. S’il ne l’a pas fait, c’est parce qu’il ne voulait pas « se défausser ».

« Il faut alléger le coût du travail pour les entreprises », répète le président français. Il admet également être allé un peu vite sur la fiscalisation des heures supplémentaires, tant les différentes situations, en fonction des réalités des différents types de salariés peuvent changer.

« Je veux des résultats », annonce François Hollande en promettant un nouveau train de mesures pour relancer économie et croissane. « Il y a un chemin de sortie », promet le président, revendiquant son optimisme et sa confiance.

« On est sortis de la stagnation », assure François Hollande en promettant un taux de croissante, il « espère », de 1,5% l’année prochaine.

Il faut que les chomeurs de longue durée puissent être accompagnés. « Vous avez un avenir, vous pouvez apprendre un nouveau métier », assure-t-il à une auditrice. Cette dernière, regrettant l’absence de réponse offerte par son Pole emploi, se voit opposer la fermeté du président : il n’est pas normal qu’on ne lui propose pas d’aide, assure-t-il.

■ Patronat et entreprises. Pas question d’accepter le projet de SMIC réduit pour les jeunes, promet François Hollande. « Chacun doit accepter ses responsabilités », remarque-t-il en assurant que les entreprises portent leur part du fardeau.

Au sujet du rachat d’Alstom, l’Etat a son mot à dire, assure François Hollande. L’entreprise fournit à des commandes issues de l’Etat « donc oui, nous avons le droit de demander un délais ». Le rôle de l’Etat, pour lui, est d’obtenir les réponses à toutes les questions qui se posent et de garantir l’intérêt national.

■ Fiscalité. «J’ai voulu dès le départ remettre en cause les avantages fiscaux pour les plus favorisés, mis en place par mon prédécesseur. »

En septembre 2012, pour faire face aux déficits, François Hollande demande un effort généralisé aux Français à travers une augmentation des impôts. Une décision qu’il assume et revendique : il n’y avait pas de choix.

Il espère cependant pouvoir annoncer dès 2014 une réduction des impôts pour les plus modestes. Au 1er janvier 2015, les salariés qui sont entre 1 et 1,5 SMIC ne doivent plus rentrer dans le régime des impôts sur le revenu. Toujours pour soutenir ces catégories sociales, il promet de réduire la fiscalité pour les employeurs payant des salariés au SMIC et un peu plus.

■ Politique. Le président salue le travail de Jean-Marc Ayrault. Mais l’échec aux municipales est vécu comme un échec. « Lorsque les Français disent qu’ils veulent que ca aille plus vite et plus fort, je dois les écouter. » Pour lui, le gouvernement resserré autour de Manuel Valls doit permettre cette accélération. « Nous devons aller encore plus vite. »

Le choix de Manuel Valls pour Matignon ? « Sa compétence. Et oui, sa popularité, sans doutes. »

A propos de la réforme de territoire, il assure que là encore, « il faut aller vite ». François Hollande espère que le redécoupage des régions puisse être opéré dès 2016, pour les prochaines élections régionales. « 11 ou 12 régions, ce serait, je pense, un bon découpage pour notre territoire. »

■ (Im)Populaire. « Je savais quelle était la situation du pays », remarque François Hollande au sujet de la santé économique et sociale de la France au moment de son élection. Pas de raisons, donc, d’être déçus, assure-t-il lorsqu’on lui pose la question de son impopularité, jamais égalée au cours de la Vème République. Particulièrement humble, il va jusqu’à estimer qu’en « 2012, si j’ai gagné, ce n’est pas parce que j’avais un programme étincelant, c’est sans doute parce que mon prédécesseur avait échoué. »

Les sifflets lors de ses déplacements, François Hollande assure qu’ils sont « rares », concédant simplement qu’il est difficile de dialoguer avec ces Français.

S’il ne parvient pas à juguler le chômage, François Hollande confirme qu’il ne sera pas candidat en 2017. « Comment voulez-vous qu’à la fin du mandat, si j’ai échoué sur le chômage, sur le redressement du pays, je ne pourrais pas garantir que j’en serais capable par la suite ! » Il répète cependant encore que cette question n’est pas sa principale préoccupation.

■ Vie privée. « Il faut toujours avoir une relation simple avec les Français, qu’ils me jugent pour ce que je fais. Je n’ai pas ici à confondre vie privée et vie publique. » François Hollande assure qu’il ne s’est jamais égaré à la moindre confusion, ni à la moindre grossierté. Rappelant son soutien à l’indépendance de la presse, il insiste sur la distinction entre ce qui concerne la France et ce qui ne concerne que lui. « Je n’ai rien à perdre », a-t-il simplement conclu

 

 

RFI