France: l’Assemblée accorde sa confiance à Manuel Valls

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Outre le groupe PS, celui des radicaux de gauche a voté la confiance ainsi que la majorité du groupe écologiste, cinq de ses membres s’abstenant et un seul votant contre.
Le groupe Front de gauche a voté contre, mais plusieurs de ses élus divers gauche d’Outre-mer ont apporté leur soutien au gouvernement. L’opposition – UMP et UDI (centriste) – a voté contre, de même que plusieurs non-inscrits comme les deux élus du Front national. Manuel Valls a vécu son baptême du feu de chef de gouvernement en prononçant sa très attendue déclaration de politique générale, dont voici les principaux points.

Allègement du coût du travail et baisse des impôts
Manuel Valls a annoncé une baisse des cotisations salariales pour les salariés payés au SMIC à compter du 1er janvier 2015. Selon lui, la mesure permettra de « procurer 500 euros par an de salaire net supplémentaire » aux salariés concernés, qui touchent le salaire minimum. Une baisse des impôts pour les ménages modestes a aussi été promise.

Entreprises et euro
Les entreprises françaises ne doivent pas subir « un niveau trop élevé de l’euro ». « Il (l’euro) est aujourd’hui 10% plus cher qu’à l’été 2012, ce qui évidemment pèse sur nos exportations », a-t-il déploré. Par ailleurs, le taux normal de l’impôt sur le résultat des sociétés sera « abaissé à 28% d’ici 2020, avec une première étape en 2017 ».

Collectif budgétaire
Le gouvernement présentera un collectif budgétaire « au début de l’été ». Ce collectif budgétaire, ainsi que le programme de stabilité fin avril et le projet de loi de finances de l’automne « traduiront notamment la mise en oeuvre du pacte de responsabilité et de solidarité ».

Finances publiques
« Je suis pour le respect de nos engagements, pour le sérieux budgétaire, pas pour l’austérité (…) Je ne veux pas casser la croissance, sinon nos déficits ne diminueront pas et le chômage ne sera pas réduit. Bien sûr, il faut redresser nos comptes publics, mais sans casser notre modèle social et nos services publics, sinon les Français ne l’accepteraient pas ».

Loi sur la transition énergétique
La loi sur la transition énergétique sera présentée « avant l’été » et comprendra l’objectif de limiter le nucléaire à 50% de la production d’électricité d’ici 2025, a confirmé Manuel Valls, qui a affirmé : « La transition énergétique sera l’une de mes priorités ».

Organisation territoriale
« Je propose de réduire de moitié le nombre de régions dans l’hexagone ». Manuel Valls a également décidé « d’engager le débat sur l’avenir des conseils départementaux », nouvelle appellation des conseils généraux.

Rythmes scolaires
« L’aménagement des rythmes scolaires est une bonne réforme, car avec elle beaucoup plus d’enfants ont accès à des activités périscolaires, sportives, culturelles très complémentaires de l’éducation donnée par les enseignants ».

Rwanda
« Je n’accepte pas les accusations indignes qui pourraient laisser penser que la France ait pu être complice d’un génocide au Rwanda alors que son honneur c’est toujours de séparer les belligérants ».

RÉACTIONSRECUEILLIES PAR RFI

Yves Jégo (UDI) : « C’était assez faible sur le fond, et sur les mesures on est dans la procrastination, c’est-à-dire que l’on remet au lendemain ce qu’il aurait fallu faire hier. Notamment en matière économique, les annonces pour début 2016 c’est une catastrophe pour l’emploi et pour les entreprises ».

Noël Mamère (EELV) : « La proposition qu’il a faite, notamment sur la fin des cotisations sociales du patronat sur les bas salaires, c’est l’incite à la précarité de ceux qui sont qualifiés, et donc cela va dans le sens contraire de ce que l’on pourrait exiger. Sur la transition énergétique, cela a duré à peu près 25 secondes et ce n’est rien d’autre que la répétition et le copier-coller de l’accord  qui a été passé entre les Verts et le Parti socialiste, en novembre 2011, donc il n’y a rien de nouveau dans le ciel de la Hollandie ».

Eric Woerth (UMP) : « On a eu un discours presque plus mauvais que celui de Ayrault en 2012. Ce n’est qu’une validation des objectifs du président de la République. Sur la baisse des charges, ça c’était important, donc 30 milliards, on le sait déjà depuis des mois maintenant il faut le faire. Je note simplement que ces 30 milliards c’est à l’horizon 2016-2017, donc à long terme. Je remarque aussi que ce n’est pas du souffle, c’est un discours essoufflé ».

RFI