FORUM NATIONAL DE PROMOTION ET DE DIFFUSION DE LA TECHNOLOGIE DU PLACEMENT PROFOND DES ENGRAIS (PPE) AU MALI Pour permettre aux riziculteurs d’augmenter leur rendement de 30%

En vue d’apprendre aux riziculteurs comment produire plus de riz en utilisant moins d’engrais, le Centre International pour le Développement des Engrais (IFDC) en collaboration avec la Direction Nationale de l’Agriculture a organisé les 10 et 11 mai 2016 à Azalaï Grand Hôtel de Bamako, un forum national de promotion et de diffusion de la technologie du Placement Profond des Engrais (PPE).
La cérémonie d’ouverture présidée par M. Kassoum Denon, ministre de l’Agriculture a eu lieu en présence de Mme Oumou Camara, responsable portefeuille projets IFDC NWAFD, de M. Paul A. Folmsbee, ambassadeur des USA au Mali ainsi que de plusieurs autres personnalités.

L’objectif du forum est de créer un espace de réflexion et de partage de connaissance sur la technologie du Placement Profond des Engrais (PPE), son adoption, sa diffusion à l’échelle nationale et son appropriation par les acteurs pour une meilleure durabilité.
Le PPE est une technologie qui consiste à placer un granule d’engrais compacté entre 4 plants de riz de 7 à 10 cm de profondeur et 7 jours après le repiquage.
Cela permettra notamment des réductions de la quantité d’engrais utilisée de 30 à 50%, des pertes d’engrais azotés et une augmentation des rendements d’au moins 25%.
Les résultats encourageants obtenus par le projet entre 2014-2015 suscitent des espoirs quant à l’expansion de la technologie du PPE et sa contribution à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire au Mali. L’utilisation de cette technologie concerne les régions de Sikasso, Ségou, Mopti et bientôt Tombouctou.
A travers ce forum, l’IFDC visait à présenter au public les résultats saillants du PPE au Mali et en Afrique de l’Ouest sur le plan agronomique et économique à travers des présentations d’experts en PPE aux producteurs.
Dans son invention, Mme Oumou Camara dira que l’atelier national sur le PPE représente une opportunité pour concilier l’augmentation de la productivité agricole et la gestion de l’environnement, dans un contexte de dégradation de la fertilité des sols et de nécessité d’intensification de l’agriculture pour atteindre l’autosuffisance alimentaire au Mali.
La relance durable de la production agricole, a expliqué Mme Camara, exigera une gestion intégrée de la fertilité des sols qui recommande une utilisation combinée et raisonnée des amendements organiques et des engrais minéraux bien au-delà des niveaux actuels jugés trop faibles.
Par ailleurs, elle a ajouté que la diffusion de la technologie du PPE au Mali a démarré en 2014 et les résultats des premières années de diffusion sont édifiants.
Quant à M. Paul A. Folmsbee, il soulignera qu’au Mali, le projet est financé par l’USAID à hauteur de 3 millions de dollars soit 1,7 milliards de F CFA pour 3 ans. Il œuvrera à la promotion et à la diffusion à grande échelle des technologies du PPE et de la micro dose.
En ce qui concerne le PPE, les premiers résultats obtenus auprès de 11 400 producteurs sont très encourageants et enregistrent une baisse d’environ 40% de la quantité d’engrais utilisée sur le riz irrigué et une augmentation de la production du riz paddy de 30 à 45% par rapport à la pratique d’épandage de l’engrais à la volée.
La technologie du PPE permettrait à terme de réduire à l’échelle nationale les importations de riz et les engrais d’urée, pendant qu’elle contribuerait à diminuer les effets néfastes des engrais sur l’environnement.
Ces résultats sont prometteurs et suscitent un espoir d’atteindre l’autosuffisance céréalière et la souveraineté alimentaire au Mali.
Le ministre Kassoum Denon, dans son discours d’ouverture, expliquera que la relance durable et soutenue de la production et de la productivité agricole en Afrique en général et au Mali en particulier exige une augmentation de l’utilisation des engrais au-delà des niveaux actuels qui sont de 8 à 12 kg par hectare et aussi de leur efficience, conformément à la déclaration d’Abuja en 2006.
C’est dans ce contexte, dit-il, que la technologie du PPE développée par l’IFDC et ses partenaires en Asie dans les années 1980 est opportune.
Elle a été éprouvée sur le riz dans les systèmes irrigués dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, à savoir : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Togo. Au Mali, la technologie du PPE a donné des résultats intéressants dont : un gain de rendement de 15 à 25% et plus par rapport à la pratique courante d’épandage de l’urée à la volée ; une baisse de 20 à 50% des dépenses en urée et une hausse des revenus des producteurs.
Elle permettra aussi à terme de réduire à l’échelle nationale les importations de riz et d’engrais azotés.

Mamadou DOLO
dolo@journalinfosept.com