FORMATION D’UN GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE : L’ancien navigateur interplanétaire dans un dilemme

 

Désorganisée, désorientée et n’ayant plus d’espoir de gouverner le pays comme avant suite  au coup d’Etat militaire du 22 mars dernier par l’ex-junte, une bonne partie de la classe politique malienne devient de plus en plus exigeante. Il s’agit selon leurs agissements la dissolution du gouvernement Cheick Modibo Diarra formé le 25 avril dernier au profit d’un gouvernement d’union nationale comme stipulé dans l’accord cadre du 6 avril dernier pour leur permettre de participer à la transition. Un cri qui s’expliquerait d’une part de l’envie d’avoir la main dans la patte durant la transition politique et d’autre il n’y a pas de démocratie sans les partis politiques. Mais qu’à cela  ne tienne,  pendant que les autres songent à la libération des trois régions du nord sous occupation des bandits armés notamment le MNLA, les islamistes radicaux d’Ançar Dine et de MUJAO et autres trafiquants d’armes et de drogues, certains s’acharnent contre les autres en remettant en cause tout un système de gouvernance et réclament la dissolution d’un gouvernement déjà en place et qui a commencé à mener des actions pour une sortie de crise telle souhaitée par les maliens comme si c’était la seule solution pour libérer les trois régions du nord. Ce qui pourrait quand même constituer un recul dans la résolution de la crise. Cette exigence de la classe politique d’ouvrir le gouvernement aux autres est de nature à mettre en mal le chef du gouvernement et en même tant le mettre dans un dilemme puis qu’il est appelé à se séparer de certains de ses actuels collaborateurs. Un exercice à la fois difficile et  périlleux qui ne dépend plus de la seule volonté du chef de gouvernement. D’abord, il sera obligé de se séparer de certains de ses actuels collaborateurs qui n’ont rien fait pour mériter un tel sort après seulement trois petits  mois d’activités gouvernementales. Alors, quels sont les ministres qui seront concernés par ce départ forcé ? Comment le premier ministre va procéder à ce changement sans fondement réel ? Ce qui est sûr, aucun ministre ne va quitter le navire pour insuffisance de résultats. Donc un choix qui s’annonce très délicat pour Cheick Modibo Diarra. Ensuite, en acceptant de former un gouvernement ‘’ inclusif et plus représentatif’’ comme souhaité par des hommes politiques, on va-t-il imposer des hommes ou des femmes au chef du gouvernement ?   En tout cas, ce serait quand même absurde de replonger le sud dans une autre crise politico-institutionnelle et laisser les populations du nord entre les mais des bandits armés et autres islamistes radicaux qui continuent de s’attaquer à celles-ci impunément avec à la clé la destruction des lieux sacrés. Certes, certains diront que l’Etat est une continuité mais il serait bon de savoir que le Mali vit dans une situation exceptionnelle. De toutes les façons, la formation d’un gouvernement inclusif et plus représentatif comme réclamé par des  hommes politiques ne devrait pas être une priorité en cette période cruciale pour notre pays. Le plus important pour tous les maliens devrait être comment libérer les 2/3 de notre territoire sous occupation des bandits armés depuis quelques mois.

Par Zakariyaou  Fomba


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