FACE A LA RECRUDESCENCE DE L’INSECURITE ET A LA CRISE POLITIQUE Le report des législatives devient impératif

Après les manifestations de l’opposition pour réclamer sa victoire, l’heure est à l’accalmie avant la probable tempête. Les autorités ne doivent-elles pas saisir la balle au bond pour rassembler tout le monde autour de l’essentiel, qui est le Mali. L’une des voies les plus sures pour réunir toutes les sensibilités, serait le report des législatives, une demande pressante de l’opposition. Le gouvernement va-t-il accéder à cette demande pour un début de  décrispation ? 

Il est à constater que même si l’Opposition ne dit pas de façon explicite qu’elle reconnait IBK comme Président de la République, elle semble disposer à prendre sa main tendue  pourvue qu’elle soit sincère. Il revient également à IBK de lier l’acte à la parole pour accéder à certaines demandes de l’Opposition pour un début de solution en vue de la crise post-électorale. Le report des élections législatives serait une avancée significative vers la décrispation totale. Il permettrait, non seulement, aux deux parties d’enterrer la hache de guerre, mais aussi, d’engager un véritable dialogue afin d’aboutir à des pistes de solutions idoines pour le pays et pour notre démocratie. Le cas contraire plongerait le pays dans une double crise, à savoir sécuritaire et politique. Le refus de reporter les législatives serait synonyme d’un manque de volonté politique de la part des autorités pour une sortie de crise ne serait-ce que politique. Il est à rappeler que la crise politique qu’elle soit pré ou post-électorale, est la mère de toutes les conflits inter et intracommunautaires conduisant parfois à des guerres regrettables. En trouvant une solution consensuelle, on peut nourrir l’espoir de  trouver une issue favorable aux conflits communautaires et à la sempiternelle revendication irrédentiste touareg.

A ces raisons politiques, il faudrait ajouter celles liées à l’insécurité qui ont d’ailleurs fait que les élections communales en 2016 et présidentielle en 2018 n’ont pas pu se tenir dans bon nombre d’endroits au centre et au nord. La dernière raison du report des législatives pourrait être liée au nouveau découpage qui a permis à certaines localités d’être érigées en régions, sans être totalement opérationnelles. Il serait bon de reporter afin que l’Etat les rende d’abord fonctionnelles afin  qu’elles puissent participer aux législatives au même titre que les anciennes circonscriptions.

En somme, le report des législatives serait un début de solution à la crise politique qui sévit au Mali depuis la proclamation des résultats donnant IBK gagnant.

Youssouf Sissoko

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