Etienne Fakaba Sissoko sur son agression : « Les policiers avaient reçu des instructions fermes pour me frapper à mort »

« Nous étions sortis tôt le jour de la marche. Nous étions quelques personnes à la Bourse du Travail quand tout d’un coup une trentaine de policiers cagoulés et armés jusqu’aux dents, telle une opération d’arrestation d’un chef d’Al-Qaïda, se sont présentés devant nous. Tous de suite ils s’acharnent sur nous. Les autres ont été tabassés, et après tous se sont attroupés autour de moi. La trentaine de policiers se sont mis à me frapper. Quand j’ai perdu connaissance, ils m’ont laissé pour mort. C’est plusieurs heures après avoir repris connaissance, que je me suis vu dans les urgences de l’hôpital Gabriel Touré. Je tiens à remercier tous pour vos messages de soutien. Je vais bien et vous rejoindrai bientôt pour finir le travail !

La méthode barbare utilisée et le choix qui a visé ma personne, de manière spécifique, est sans doute la preuve que les policiers ont reçu des instructions fermes pour me frapper à mort. C’était une erreur. Le fascisme n’a pas de place dans une démocratie. La violence d’aujourd’hui est digne d’un régime aux abois, dont la fin est très proche. La résistance va continuer et nous sommes déterminés à faire échec aux projets meurtriers du régime d’IBK et de son gouvernement. Ma détermination et mon engagement sont plus que jamais renforcés après cette épreuve. Mon mot d’ordre : affronter les épreuves, poursuivre le combat quelque soit le prix à payer. Nous ne ferons pas plaisir à un régime d’incompétents acquis à la défaite et à la disparition à jamais. La lutte va continuer, elle doit continuer et elle continuera. A bas la répression, à bas le régime incompétent et corrompu. Vive le mouvement populaire, vive l’alternance pour un Mali digne, prospère et débarrassé d’IBK et de ses vautours ! »

 

Manifestation à Bamako: l’ONU appelle au calme, l’Opposition annonce une nouvelle marche

Plus d’une dizaine de blessés dont des manifestants et un policier. C’est le bilan de la manifestation réprimée hier par les forces de l’ordre à Bamako. Cette marche de la Coalition pour l’alternance et le changement n’a pas pu se tenir. Toutefois ses organisateurs annoncent une nouvelle manifestation le 08 juin prochain dans la capitale malienne. Alors que l’ONU a appelé «toutes les parties à privilégier le dialogue».

La marche de ce samedi 02 juin avait été interdite à la veille par le Gouverneur du district, toutefois les organisateurs de la manifestation ont jugé que cette décision est anti-démocratique.

Samedi matin, des centaines de policiers, gendarmes et gardes sont intervenus avec du gaz lacrymogène et des coups de matraques. Une situation qui a provoqué plusieurs blessés, des arrestations ainsi que des dégâts matériels. Le ministère de la sécurité et de la protection civile a annoncé dans un communiqué que «c’est dans le souci de préserver l’ordre et la tranquillité publique» que les forces de l’ordre ont empêché tout attroupement de nature à troubler l’ordre public, ajoute-t-il.

De son côté l’Opposition a dénoncé cette intervention des forces de sécurité. Elle estime aussi qu’une trentaine de personnes blessées ont été admises hier à l’hôpital Gabriel Touré. Ses responsables demandent la démission du Premier ministre.

Au même moment, le chef de l’ONU a appelé “toutes les parties au calme et à la retenue”. Antonio Guterres exhorte “les acteurs politiques et la société civile à privilégier le dialogue pour maintenir un environnement propice à la tenue des élections crédibles et transparentes.

Au cours d’une conférence de presse tenue ce dimanche 3 juin à Bamako, l’opposition a annoncé l’organisation d’une autre marche le 8 juin 2018 à Bamako. Selon ses responsables, l’objectif reste la réclamation d’une élection libre et transparente et un accès égal aux médias d’État.

Studio Tamani

Le Débat