En 2024, l’économie américaine a largement bénéficié de l’apport des travailleurs immigrés. Selon les données du Bureau of Labor Statistics, environ 1,2 million de travailleurs étrangers ont rejoint le marché du travail américain l’an dernier. Une dynamique essentielle qui a permis de compenser le recul de la main-d’œuvre née aux États-Unis, analyse Bloomberg.
Aujourd’hui, les 32,3 millions de travailleurs nés à l’étranger — avec ou sans papiers — représentent 19,2 % de la population active, un record historique.
Un pilier de l’économie américaine
Les immigrants ont principalement été absorbés dans le secteur des services, suivi par les transports, le bâtiment, la santé et l’éducation. Pour Michael Clemens, économiste au Peterson Institute for International Economics, “sans l’immigration, la population active américaine diminuerait rapidement. Elle est au cœur de la croissance économique des États-Unis.”
Depuis 2020, l’ensemble de la hausse de la population active est attribuable à la main-d’œuvre étrangère. Dans certaines régions comme l’Ouest, un quart des travailleurs sont désormais des immigrés. En revanche, dans le Midwest, l’intégration semble plus difficile : les 240 000 nouveaux venus en 2024 y rencontrent davantage de difficultés d’embauche.
Un contexte politique plus restrictif
L’impact de l’immigration pourrait néanmoins s’atténuer dans les mois à venir. Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les passages clandestins ont chuté, les expulsions se sont intensifiées et l’administration envisage de retirer le statut légal de près de 800 000 travailleurs étrangers.
Une résilience du marché du travail
Malgré ce durcissement, la population active continue de croître en 2025, notamment dans des secteurs très dépendants de la main-d’œuvre sans papiers comme la construction, l’hôtellerie-restauration ou l’industrie agroalimentaire, rapporte le Wall Street Journal.
“Pour l’instant, il n’y a ni pénurie massive de poulet ni flambée des coûts du bâtiment”, note Tara Watson, économiste spécialiste de l’immigration. Une situation qui s’explique par la résilience économique des travailleurs sans statut légal, qui, malgré les risques d’expulsion, continuent à travailler pour subvenir à leurs besoins.
“Certains vivent ici depuis des années, ont une maison, une famille, des crédits. Ils ne peuvent pas se permettre d’arrêter de travailler”, observe le Wall Street Journal.
La rédaction
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