ENJEUX SECURITAIRES AU NORD DU MALI Soumeylou Boubèye Maïga : « L’Etat doit avoir un agenda de retour à Kidal »

Soumeylou Boubèye Maïga, l’ancien ministre de la Défense du Mali.

L’ancien patron des services de renseignements maliens était le samedi dernier face à la presse pour partager sa lecture des enjeux sécuritaires et géopolitiques de la menace sécuritaire que connait le Nord du Mali. Pour circonscrire cette insécurité grandissante dans le septentrion malien, Soumeylou Boubèye Maïga indiquera qu’il faut que l’Etat ait un contrôle effectif de l’ensemble du territoire nationale. « L’Etat doit avoir un agenda de retour à Kidal ».

L’expert en sécurité Soumeylou Boubèye Maïga présentera d’abord la situation sécuritaire sur le terrain à travers une explication cartographique, avant de faire des propositions de réponses qui devront être apportées sur le plan national et international.
En guise de solution nationale, l’ancien locataire du ministère de la Défense et des Anciens combattants dira qu’il faudrait qu’il y ait un contrôle effectif par les autorités maliennes de l’ensemble du territoire national, car, indiquera-t-il, « tant que la souveraineté de l’Etat ne s’exercera pas pour arbitrer, nous continuerons à assister à des altercations de leadership entre les groupes armés ».
L’Etat doit avoir un agenda de retour à Kidal, claironnera l’expert en sécurité, car pour lui la notion de retour progressif prônée par les autorités maliennes n’est pas un agenda.
Il a aussi indiqué que les attaques à répétition des positions des FAMa imposent l’élaboration d’un nouveau plan de sécurité et de défense en sortant de la posture défensive. « La Minusma et la force Barkhane ne sont plus dans une position d’engagement militaire », précisera Soumeylou Boubèye Maïga.

Faut-il négocier avec Iyad Ag Ghaly ?
La réponse de Soumeylou Boubèye Maïga est on ne plus diplomatique. Pour lui si le concept d’opération et de planification stratégique actuel était revisité, nous arriverons à maîtriser un peu tous les facteurs négatifs sur le terrain.
« Quand vous décidez de négocier avec quelqu’un, vous le légitimez quelque part. Quel est notre intérêt à légitimer des groupes terroristes et jihadistes? Je ne vois pas l’intérêt pour le moment ». Et d’aller plus loin en encourageant l’Etat à engager des mandats judiciaires contre ce qu’il appelle les facteurs négatifs.
Il terminera en invitant à une mutualisation des capacités au niveau régional et international pour faire face à cette menace mondiale au Mali.
Oumar B. Sidibé