EN UN MOT Dialogue de sourds au nord

Convoqués à Bamako depuis la mi-août par la médiation internationale et le haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’accord de paix, les pourparlers entre la Coordination des mouvements de l’Azawad et la Plateforme avancent péniblement. Malgré l’implication des chefs religieux et traditionnels, les deux parties semblent vouloir ne rien céder sur la gestion de la ville de Kidal autour de laquelle les affrontements entre les deux camps ont fait des morts le mois dernier.
Pour le secrétaire général du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), Fahad Ag Almahmoud, »tant que nous ne pourrons rentrer dans nos maisons à Kidal, nous ne discuterons de rien ». A ces propos répond le chef du HCUA Alghabass Ag Intalla : »Personne, ni l’armée, ni la Plateforme, n’entrera si ce n’est dans le cadre de l’accord de paix que nous avons signé avec le gouvernement ».
Pour ne rien arranger, deux anciens leaders de la CMA, précisément du Mouvement national de libération de l’Azawad, Moussa Ag Acharatoumane (un des porte-paroles du MNLA auprès de la presse internationale) et Assalat Ag Habi (ex-colonel de l’armée malienne) viennent de lancer un nouveau mouvement armé dit Mouvement pour le salut de l’Azawad et exigeraient de prendre part aux discussions. Une nouvelle donne qui risque de tout bloquer, s’inquiète un médiateur, qui soupire que « cette affaire se complique du jour au jour. On ne sait plus ce que les uns et les autres cherchent ». Eux ils savent : ils veulent leur part du gâteau.
DAK