EN UN MOT Aveux de délits à l’Assemblée nationale

Dramane Aliou Koné

Le départ de députés du RPM pour l’ADP/Maliba ne finit pas d’étaler au grand jour les pratiques de corruption et d’achat de conscience à l’Assemblée nationale. Des élus de la nation n’hésitent plus à se donner en spectacle, mettant sur la place publique leur attitude indigne de la confiance du peuple et de la mission à eux confiés.
C’est le président du groupe parlementaire du parti présidentiel, Moussa Timbiné, qui a ouvert la foire d’empoigne, soutenant que les députés démissionnaires ont été achetés chacun à 50 millions de F CFA par leur ex-allié de l’ADP. Son camarade de la majorité présidentielle, Labass Kané, élu à Koulikoro, a témoigné la semaine dernière sur RFI avoir été approché à deux reprises par ADP/Maliba dans une tentative de débauchage, argument financier à l’appui (50 millions de F CFA et un 4×4).
Mardi, Oumar Mariko, qui vient de quitter la famille présidentielle, en a rajouté au déballage. « C’est bizarre que le RPM dise des choses comme ça. Parce qu’à l’entrée de la législature, le RPM n’avait pas 80 députés, mais à peu près 60 députés. Il a débauché une trentaine de députés. Les a-t-il achetés ? Donc le RPM n’a pas de leçons de morale et d’éthique à donner à quelqu’un pour la simple raison que depuis le début de cette législature, nous pensions travailler avec un partenaire, mais ce partenaire à tout fait pour débaucher nos députés », s’est-il indigné. Et de révéler que le parti au pouvoir a proposé 80 millions de F CFA et un véhicule 4×4 à l’un de ses députés pour qu’il démissionne de la Sadi pour le RPM.
Avec tous ses aveux de délits, la corruption étant punie par la loi, le procureur général, comme aimait à le répéter naguère le ministre de la Justice, a le devoir d’ouvrir une information judiciaire. Mais, on sait qu’il n’osera point puisque la « justice aveugle » n’est pas trop aveugle pour s’attaquer aux puissants.
DAK