Effets collatéraux de la situation au Nord: «Cette carte n’existe pas»

Quelle ne fut ma surprise lorsque, après avoir fait mon *102# habituel plus les 14 (et non 12 comme stipulé sur la carte) chiffres et encore dièse, je reçus un SMS disant tout simplement «Cette carte n’existe pas». J’ai recommencé l’opération deux ou trois fois, avec toujours le même résultat.

En désespoir de cause, comme tout usager de Malitel, je me suis rabattue sur le 6700 pour exposer mon problème à un téléopérateur. Après m’avoir fait lire le numéro de sécurité inscrit en bas à gauche de la carte, il me répondit tout tranquillement : «cette carte a été bloquée». Je lui demandais donc pourquoi, et il me déclara tout aussi tranquillement qu’à cause des évènements récents (enfin, plus si récents) au Nord du Mali, un certain nombre de cartes téléphoniques avaient été volées dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal, et que certains tentaient de le revendre «jusqu’à Kayes», et qu’il ferait «remonter» ma réclamation.

Je ne remets pas en cause le fait que de petits malins mal intentionnés aient ce genre de comportement, mais je m’interroge fortement. Suis-je la seule à qui cette mésaventure est arrivée et pourquoi Malitel n’a-t-il pas informé sa clientèle que ce type de désagrément pouvait survenir, par le biais d’un petit communiqué par exemple? C’est assez cavalier vis-à-vis de la clientèle prépayée, vous en conviendrez, d’autant que 5 000 francs, c’est de l’argent !. Encore avais-je la chance de ne pas avoir acheté ma carte «au bord du goudron», sinon, bonjour les dégâts!

Mercredi (hier) matin, je retourne donc chez mon vendeur, qui est juste en face de mon bureau, avec la jeune fille que j’avais envoyée et notre financier, un témoin masculin n’étant jamais de trop au Mali. Mon fournisseur, sans aucun problème, me dit qu’il va appeler tout de suite son grossiste, car il n’en a qu’un seul. Celui-ci, Monsieur S., refuse tout d’abord d’écouter mes explications, me demandant de remettre la carte à son client et disant qu’il allait régler cela avec lui. Lorsque celui-ci l’informera que je suis journaliste, après m’avoir rendu mes 5 000 FCFA sans rechigner, notre S. changera tout de suite de ton!

Une demi-heure après, on m’avise que quelqu’un veut me voir à la rédaction. C’est, accompagné de mon revendeur, mon brave S., qui, manifestement, veut essayer de m’intimider. «Vous avez acheté la carte il y a quelques jours, rien ne prouve que c’est ici, allez la ramener à celui qui vous l’a vendue». Il était, de manière évidente, fort contrarié que j’ai signalé l’anomalie à Malitel (et aussi à Spirit, leur agence de communication) et, dans la cour de l’immeuble où 22 Septembre a ses bureaux, tout le monde pense qu’il savait que cette carte n’était pas «claire». C’est pour cette raison que j’ai décidé, histoire de mettre S. «à l’aise», de vous raconter cette histoire, en vous demandant de faire désormais très attention. A bon entendeur, salut!

Ramata Diaouré

Le 22 Septembre 17/05/2012