Edito : un nouveau putsch en gestation

De l’autre côté, la CSM de Tall a déclaré, pour sa part, que les «concertations nationales ne sont pas souveraines». Idem pour le Pr Kanouté, président de la commission nationale d’organisation.

Ce qui signifie, qu’il aura de belles empoignades, au cours des débats, annoncés pour trois jours, du 11 au 13 décembre, sous la présidence de Dioncounda Traoré, président de la République par intérim.

Ces assises constituent, à nos yeux, le point de départ de nouveaux blocages parce qu’il y a des forces rétrogrades, qui veulent nous amener en arrière, avec manifestement le soutien d’une partie de l’armée. Ce sont ces forces-là, qui parlent de la remise en cause des institutions existantes, notamment le Président de la République par intérim, l’incarnation du retour à l’ordre constitutionnel normal, le symbole  de l’Accord-cadre, de l’apaisement et du retour du Mali dans le concert des nations. Quels que soient les reproches que les uns et les autres pourraient formuler à l’endroit de Dioncounda Traoré, il demeure l’épine dorsale de la transition malienne. Cheick Modibo Diarra en est la suite logique.

Toute tentative de les faire partir n’est ni plus ni moins qu’un putsch rampant. Celui-ci va lamentablement échoué, au cours des concertations nationales, car la COPAM II est loin d’être majoritaire dans le pays. Ses idées ne sont partagées que par une infime partie des Bamakois. Ce qu’il faut craindre, ce qu’une portion de l’armée ne récupère ces idées démodées pour exécuter un autre putsch, qui pourrait basculer le pays  dans le sang. Que Dieu nous en garde et nous en préserve !

Autre inquiétude : que le CICB ne soit pas, durant ces trois jours, le haut lieu  de la violence, tant verbale que physique. Qu’il ne soit pas le lieu des insultes, des insanités, des mensonges et diffamations.

Vivement que les discussions soient saines, responsables et que tous puissent s’entendre sur l’essentiel : la manière de libérer le pays et d’organiser des élections transparentes et crédibles. Le reste, pour l’instant, n’est qu’accessoire.

Chahana Takiou

Le 22 Septembre 10/12/2012