Edito / Le printemps tunisien ou l’automne libyen ?


La guerre psychologique revient. La coalition ne s’auto-congratule, certes pas encore. Et le Britannique Craig qui était certain, en février, que Kadhafi exfiltré était devenu l’hôte de Chavez, observe une grande prudence cette fois-ci. Mais la Maison Blanche a annoncé, elle, la fin imminente de Kadhafi. Tout cela, ne l’oublions pas, se passe à quelques jours de la fin du mandat onusien que l’Otan croit être en train de mettre en œuvre. Londres, Paris et Washington savent que la reconduction de la résolution 1973 est bien plus compliquée cette fois. L’Afrique du Sud qui avait marché en février s’est rebiffée depuis.

En tout cas dans les couloirs de l’Ua et Zuma n’aura plus aucun crédit continental s’il applaudit des deux mains la reconduction des bombardements en Libye. La Russie et la Chine qui s’étaient abstenues lors du vote précédent ont des fortes chances de poser leur véto.

D’abord parce qu’elles ne sont jamais vraiment convaincues que la démocratie doit naître d’une césarienne. Ensuite parce que le lobbying libyen, lui, a échappé à la précision chirurgicale des missiles. Enfin parce que devant le double standard occidental en rapport avec la Syrie, il n’est plus difficile pour personne d’embarrasser  le discours humanitaire qui  justifia l’invasion libyenne. Naturellement, l’Otan décuplera ses forces pour que Kadhafi tombe dans les jours à venir.

C’est le seul moyen d’éviter de demander la prorogation du mandat onusien. Mais le Guide va tout faire pour résister. Son objectif ne sera même plus de vaincre le Cnt déchiré par des querelles intestines. Mais de tenir jusqu’en septembre. Les autres veulent reproduire le printemps de Tunis ou du Caire. Lui, travaille à l’automne de Tripoli. Entretemps, nous entendrons tout et son contraire.   

Adam Thiam

Le Républicain 18/08/2011