ECONOMIE Obligations : 35 milliards dans les caisses du trésor malien

La direction nationale du trésor et de la comptabilité publique du Mali a encaissé dans ses livres la somme de 35 milliards de F CFA suite à l’émission d’obligations assimilables du trésor à 7 ans pour un montant de 35 milliards, a annoncé l’agence régionale ouest-africaine de planification de la dette UMOA-titres dans un communiqué.

Selon le compte rendu d’adjudication des obligations du trésor parcouru par Lejecos, l’appel d’offres, lancé le 5 août 2016 a connu un taux de couverture du montant mis en adjudication par les soumissions de 114,29 %.
Le prix marginal et le prix moyen pondéré s’élèvent respectivement à 10 000 et 10 009,6040. Le remboursement de ces obligations se fera par amortissement annuel constant après un différé de trois ans. Le paiement des intérêts se fera annuellement sur la base d’un taux de 6,20 % l’an dès la première année.
Le communiqué nous informe également que les spécialistes en valeur du trésor ont pu mobiliser 2800 millions de F CFA en ONC.
La prochaine intervention du trésor malien sur le marché des titres publics de l’UMOA est prévue le 8 septembre 2016, à l’occasion d’une émission d’obligations du trésor sur une maturité de cinq (5) ans.
Pour rappel, cette opération s’inscrit dans le cadre de l’exécution du programme d’émissions de titres publics du Mali, en conformité avec la stratégie à moyen et long terme de gestion de la dette, visant à garantir sa capacité à honorer ses échéances.

Communiqué de presse du Collectif Plus Jamais Ça !
Monsieur le président de la République, chef de l’Etat, chef suprême des armées : plus jamais de tirs à balles réelles sur les populations civiles !
Quelques semaines à peine après la bavure policière à Gao, ayant coûté la vie à plusieurs jeunes, la police nationale a de nouveau ouvert le feu sur de jeunes manifestants, des femmes et des journalistes au moment de l’audition de Mohamed Youssouf Bathily alias « Ras Bath » au Tribunal de la Commune IV de Bamako. Le Collectif Plus Jamais Ça ! Est profondément indigné par ces assassinats et regrette ces scènes qui ressuscitent les pires démons de mars 1991.
Nous vous conjurons, Monsieur le président de la République, d’ordonner à l’armée et à la police de ne plus jamais ouvrir le feu sur vos enfants. Nous ne rêvons pas d’un Mali à feu et à sang, plongé dans la guerre civile. Ensemble, nous devons faire face comme un seul homme à la menace jihadiste et défendre les intérêts du pays.
Nous n’aurons de cesse de rappeler inlassablement que la jeunesse malienne a payé de son sang pour que nous puissions vivre dans une démocratie, dans la paix et la sécurité. Nous sommes les enfants de la démocratie et la liberté d’opinion est le socle de la République.
Notre jeunesse aspire à un avenir meilleur. Aidez-nous plutôt à obtenir des diplômes, des stages, des emplois… en somme un avenir ! Laissez-nous cultiver la pensée critique, la liberté d’expression (notamment sur les réseaux sociaux) même si en chemin nous nous égarons. Nous vous demandons le rétablissement immédiat de l’accès à Facebook et à Twitter au Mali.
Ces arrestations, censures, meurtres sont de nature à fragiliser et à diviser le pays.
L’exécutif doit faire preuve de professionnalisme et surtout d’empathie pour le citoyen, pour celle qui a perdu un fils ou un frère, pour celui qui voit son gagne-pain détruit. L’autorité doit faire preuve de retenue et d’humilité. C’est ainsi que nous pourrons nous faire confiance et nous donner la main en tant que Maliens.
Monsieur le président de la République, nous osons espérer que l’arrestation de Ras Bath n’a pas vocation à le « museler », car il nous plaît en ces moments cruciaux pour le devenir même de notre Nation, de vous rappeler votre itinéraire politique et de jeter un regard introspectif sur votre parcours d’acteur du mouvement démocratique qui a fait de la liberté d’expression une vertu cardinale, une pierre angulaire de la démocratie qui a fait sienne cette tirade de Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ». Par conséquent, nous vous saurions gré de ne pas être en porte à faux, en contradiction avec des idéaux pour lesquels le mouvement démocratique s’est âprement battu.
Monsieur le président de la République, chef suprême de l’armée, nous exigeons l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités suite au massacre de Gao et de Bamako. Aussi, exigeons une enquête sérieuse sur la disparition du journaliste Birama Touré. Enfin, nous demandons la démission du ministre de la Défense et des Anciens combattants et de celle du ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
Nous exprimons nos condoléances aux familles des martyrs de Gao et de Bamako ainsi qu’à toutes les personnes qui se sentent touchées par cette flambée de violence.
Bamako, le 20 août 2016
Collectif Plus Jamais Ça !