Disparition du cinéaste français Alain Resnais par RFI

C’était l’un des monuments du cinéma français. Un monument par son talent, bien sûr, mais aussi par ce goût inouï de l’expérimentation, qui l’a poussé vers tous les genres, de la comédie au mélodrame. De l’expérimentation – comme L’année dernière à Marienbad, d’après un scenario d’Alain Robbe Grillet – à des œuvres bien plus grand public portées par des stars, Jean Paul Belmondo dans Stavisky, ou Roger Pierre et Gérard Depardieu dans Mon oncle d’Amérique.

Dans les années 1950, les premiers films de Resnais font figure de révolution, notamment Hiroshima mon amour qui va devenir le film flambeau de la Nouvelle Vague. Resnais était en aussi prise avec les grandes tragédies de son époque. En 1953, il signe, entre autres, Les statues meurent aussi – un documentaire sur l’art africain – interdit en France pendant huit ans.

L’histoire n’était jamais très loin, dans les films d’Alain Resnais, que ce soit la guerre d’Algérie dans Muriel, la guerre d’Espagne dans La guerre est finie, et surtout Nuit et brouillard, un terrible film sur les camps d’exterminations nazis.

A partir des années 80, son cinéma devient plus léger. Mais tout aussi exigeant. Resnais s’ouvre à la bande dessinée, à l’opérette, à la comédie musicale, et fait appel à un trio d’acteurs auxquels il va offrir, au fil des ans, des partitions subtiles et variées : André Dussolier, Pierre Arditi et sa muse Sabine Azéma.

Le monde du cinéma rend hommage ce dimanche au cinéaste qui avait reçu en 2009 le prix exceptionnel du 62e Festival de Cannes pour Les herbes folles et l’ensemble de son œuvre. Mi-février, le 64e Festival du film de Berlin lui avait décerné le prix Alfred Bauer pour son dernier film Aimer, boire et chanter qui sortira dans les salles le 26 mars.

 

AFP 2014-03-02