Délestages et pénurie d’énergie électrique à Gao L’AMCDF dénonce les fraudes et magouilles

Les habitants de la ville de Gao sont sur les nerfs par rapport au caractère déflecteur du service de la fourniture d’électricité. L’association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière (AMLCDF) vient d’adresser au ministre de l’Energie, Sambou Wagué une correspondance de dénonciation pr rapport à cette situation

Dans cette correspondance datée du 11 juin dernier, l’AMLCDF indique que les populations de Gao devraient organiser une marche le samedi 13 juin 2020 pour dénoncer ces coupures répétitives.  « Les habitants n’auraient que quatre (4) heures d’électricité par jour. Ce qui constitue une vraie souffrance supplémentaire pour une ville aussi chaude et aussi exposée à divers dangers comme les braquages, les assassinats ciblés, les enlèvements, les rapines, les viols et le terrorisme. Ces pratiques criminelles que nos frères de Gao subissent ne peuvent qu’être encouragées par l’obscurité liée aux délestages et coupures inopportuns », lit-on dans ce courrier..

Et l’association de préciser que certaines coupures, loin d’être inévitables et indépendantes de la volonté des agents d’EDM, seraient simplement les conséquences de vols de carburant dans les centrales. « Et ces vols seraient le fait d’agents d’EDM », accuse l’AMLCDF, qui assure avoir eu des signalements sur des pratiques illicites d’agents d’EDM et opérateurs économiques. Et ces cas ont été portés à la connaissance du ministre Sambou Wagué. Il est ainsi fait cas

des informations émanent d’employés de commerce (boulangerie, alimentation, restaurants) selon lesquelles des agents d’EDM bénéficiant de tarifs préférentiels rétrocèderaient les compteurs spéciaux. Ceux-ci concèdent des réductions tarifaires, à des agents économiques privés et percevraient de la part de ces derniers un paiement mensuel. ‘En fait les compteurs sont frauduleusement sous loués », révèlent les responsables de l’AMLCDF, qui citent en exemple « les cas des magasins comme ‘‘la Fourmi’’, à Missira, les magasins Azar libre service qui, à cause de ces stratagèmes, au lieu de payer le tarif grand public comme tous les Maliens ne s’acquitteraient que du tarif largement minoré : 10% du tarif normal ».

Et l’association d’ajouter que les personnes qui ont dénoncé ces forfaits connaissent des magasins ayant trempé dans la combine.

Avant de rappeler que traditionnellement, beaucoup d’entreprises d’Etat ou privées accordent de tels avantages à leurs agents. Dans les cas suscités, à en croire les enquêteurs de l’AMLCDF, « ces avantages ont été détournés de leurs objets et utilisés en toute illégalité. Les citoyens modestes paient le prix fort et des nantis sont abonnés au tarif minoré. Le comble : le prix pour le pauvre est plus élevé que celui du riche ».

Ils concluent alors que nous sommes dans un pays où l’injustice sociale tend à devenir la règle. Le citoyen est le dindon de cette farce malsaine. Avant de rappeler avoir saisi les services du directeur général d’EDM, le 7 mai 2020 pour des faits similaires.

Lamine BAGAYOGO