L’infirmier aux abois à la porte du médecin réanimateur alors en pleine conversation avec autre un patient. Toc, toc toc, pas de réponse une fois. Toc, toc, toc, pas de réponse deux fois. Puis, les coups sur la porte se firent de plus en plus forts et de plus en plus rapprochés. A la fin, agacé, le toubib ouvrit la porte et s’enquit des raisons de l’insistance de l’infirmier. « Le patient de la 9 veut retourner dans le coma ».
Le médecin crut qu’il n’avait pas bien entendu. « Oui, oui, j’ai bien entendu et bien compris. Il insiste pour que vous le remettiez dans l’état où il est arrivé. Il n’arrête pas de crier, de mordre les draps, de transpirer à grosses gouttes et de verser l’eau partout ».
oyant l’insistance de son assistant, l’anesthésiste s’excusa juste auprès du client qui était avec lui, en lui promettant d’être de retour « dans deux minutes ». Il prit la direction de la salle 9 et trouva que la scène que lui avait décrite l’infirmier était rigoureusement exacte. « Je veux repartir en coma. Débrouillez-vous, docteur. C’est vous qui m’avez ramené à cette lugubre situation que vous appelez la vie » tonnait le patient dans un état de pré-suicide. Un coup d’œil dans la salle, puis le médecin réprima un sourire. Il avait tout compris.
D’un geste majestueux, il éteignit la télé et le patient poussa un grand ouf de soulagement. Faire ça au journal télévisé, la prestigieuse institution nationale ! Mais voilà, c’était avant le retour aux affaires de Sidiki Konaté. Au cas où des gens cherchent à manger leur piment dans ma bouche. Parce qu’il ne peut être revenu, le Dg, que pour changer la donne au lieu de donner le change. Non ?
Adam Thiam
Source: Le Républicain-Mali 19/04/2016
