Crash d’Air Algérie lié à un problème de givre sur des capteurs

 

Le BEA, publiant sur son site de premiers éléments d’enquête, indique que l’avion, un McDonnell Douglas 83, a atteint « sans événement significatif » son altitude de croisière de 9500 mètres.

Valeur erronée
Mais deux minutes plus tard environ, la valeur du « paramètre principal de conduite des moteurs » (EPR) est devenue « erronée sur le moteur droit puis environ 55 secondes plus tard sur le moteur gauche ».

« Ceci est vraisemblablement le résultat du givrage des capteurs de pression situés sur le cône de nez des moteurs », indiquent les enquêteurs.

« Si le système de protection contre le givrage des moteurs est activé, ces capteurs de pression sont réchauffés par de l’air chaud », explique le BEA, qui poursuit: « L’analyse des données disponibles indique que l’équipage n’a vraisemblablement pas activé ces systèmes au cours de la montée et de la croisière. »

Poussée des moteurs limitée
Ces informations erronées transmises par les capteurs ont eu pour conséquence de « limiter la poussée délivrée par les moteurs », et donc ralentir la vitesse de l’avion, jusqu’à provoquer son décrochage.

« Les paramètres enregistrés indiquent qu’il n’y a pas eu de manoeuvre de récupération du décrochage réalisée par l’équipage », lit-on dans le communiqué.

Le BEA, qui doit publier en décembre son rapport final sur ce crash, fait part « d’au moins deux événements similaires » en juin 2012 et 2014, liés à un givrage de capteurs sur des appareils McDonnell Douglas. Ces événements n’ont pas eu de conséquences graves parce que détectés et corrigés à temps par les équipages.

Il indique que ces événements ainsi que les premiers éléments d’enquête concernant le vol d’Air Algérie « devront servir de base à la publication prochaine de mesures correctrices visant à aider les équipages à identifier et faire face à une situation similaire à celle rencontrée lors de cet accident. »

(ats / 05.04.2015 17h10)