COVID-19 ET  DES MALIENS BOLQUES A L’EXTERIEUR Vols de rapatriement ou vols commerciaux?

Dans le cadre de la lutte et de la prévention  contre  la Covid-19, notre gouvernement, à l’issue de la session extraordinaire du Conseil supérieur de la défense nationale du 17 mars dernier, a suspendu tous les vols commerciaux en provenance des pays touchés à l’exception des vols cargos.

Cette prise de décision a trouvé certains de nos compatriotes bloqués dans certains pays. Pour résoudre cette situation pour que ceux-ci puissent rejoindre leurs familles respectives, le gouvernement à travers le ministre de la Communication, Yaya Sangaré, a publié un communiqué dans lequel, il annonçait le rapatriement, dans les meilleures conditions, de nos compatriotes bloqués à l’extérieur, notamment en Tunisie, au Maroc et aux Émirats Arabes Unis.

Selon cette annonce, une commission de travail a été mise en place pour assurer ce rapatriement. Dans ledit communiqué,                                              en aucun moment, la question des frais de transport n’a été évoquée. Sauf que le communiqué a signalé qu’une commission mise en place  va élaborer un protocole rigoureux de prise en charge, sur la base des recommandations du comité scientifique. C’est ainsi que pour le cas du vol spécial Tunis-Casablanca-Bamako, une lettre en provenance du Maroc (signée de l’ambassadeur du Mali dans ce pays)  a été adressée au département des Affaires étrangères et de la coopération internationale, datant du 5 mai 2020.

Dans ce courrier, nous pouvons lire ceci : « dans le cadre des mesures prises par le gouvernement pour le rapatriement des Maliens bloqués à l’extérieur, je vous informe qu’il est envisagé l’affrètement d’un avion pour un vol spécial Tunis-Casablanca-Bamako, le 9 mai 2020,  avec la compagnie aérienne Tunis Air…. Je souligne que le transport sera assuré moyennant le paiement d’un montant de cinq mille deux cent trente (5230 dirhams », soit plus de315 000F CFA par personne.

Selon des sources concordantes, ces sommes ont été versées  à une Agence de voyages, dont le siège fait face à la Bibliothèque nationale, à Hamdallaye ACI 2000.

Les passagers, parlant de l’affrètement de l’avion, pensaient que c’est le gouvernement qui prendrait la charge des frais, comme cela avait été annoncé. Mais à leur grande surprise, ils se sont retrouvés dans l’obligation de payer ladite somme au moment du rapatriement.

Ce vol spécial Tunis-Casablanca-Bamako est-il un vol de rapatriement où un vol à but commercial ? En tout cas rien n’est sûr, surtout que certains passagers ont déclaré que le gouvernement leur avait annoncé la gratuité du vol.

Contacté par nos soins, le chef de cabinet du ministère des Transports, M. Kansaye a promis de nous fournir sa version le lendemain de notre conversation téléphonique. Mais, jusqu’au moment où nous mettions ces informations sous presse, il s’est montré indisponible et tous nos efforts pour avoir des précisions avec lui ont été vains.

Lamine BAGAYOGO