Coontribution: Le Mali d’IBK : 17 mois de parenthèse !

A mon avis il serait plus judicieux de laisser ce travail aux historiens mais comme disait Freund : « l’histoire est l’un des produits le plus dangereux de l’alchimie de l’intellect humain » car très souvent ce sont les vainqueurs qui l’écrivent. C’est pourquoi je me suis permis de jeter un coup d’œil sur les 17 mois du bilan d’IBK avant l’heure en lui donnant une note de : 09/20 avec une mention insuffisante ,et l’observation : pouvait mieux faire.

Avec son slogan « le Mali d’abord, pour l’honneur et le bonheur des maliens », IBK, ce témoin et acteur majeur des transformations politiques, économiques, sociales et morales de notre société a bénéficié de la générosité vitale et spontanée de notre peuple en 2013. Cet homme des symboles avec une prétention pharaonique s’est fait passer avec notre commune indulgence comme le meilleur rempart possible contre toutes les turpitudes. L’imposture n’a jamais de limites ….

De même qu’on remplace le slogan qu’on avait utilisé en 2013 pour dire que le règne d’IBK est une parenthèse pour le Mali car les espoirs et espérances placés en « l’Homme de réserve de la République, au KANKELETIGUI, au sauveur » pour réaliser nos rêves de grand Mali ont été déçus.

A part son slogan, ses scandales, et ses grandes annonces sans lendemain que pourrions-nous retenir des 17 mois de règne d’IBK? Sauf un Président discrédité à vie et un mandat saboté à jamais !

Cet Homme portait en lui et dans ses slogans la notion de la grandeur du Mali. Une notion qui est la marque des grands dirigeants mais il a fini par brouiller le message et tout le dispositif en abusant de sa position dominante avec l’ingratitude pathétique qu’on lui connait.

Ce pays doué et inventif se trouve depuis vilipendé, menacé, tripoté, humilié et violenté de toutes parts. Au Nord AQMI et ses alliés du MNLA le caressent, le griffent ou le mordent en rêvant de l’avaler. De l’autre côté la France le trimballe et le fait faire tout ce qu’elle veut au nom de sa « dette d’honneur » ! Notre pays devient ainsi le champ clos d’une séquelle abominable de scandales, de trafic et de crimes de tout genre. Au Mali on retrouve de la honte et du sang sur le tapis rouge, ôtant ainsi aux maliens l’estime d’eux-mêmes.

Le Mali arrive tard à tout. La complaisance d’IBK à l’égard de la situation a toujours été stupéfiante surtout lorsqu’il prétend incarner la morale, la bonne conscience, la bonne gouvernance, les droits de l’homme, de la femme et de l’enfant.

A croire qu’il suffit de sortir à la télé pour dénoncer chaque fois la situation avec une inflation démesurée de mots pour résoudre les problèmes des maliens, et dire être leurs amis et les laisser après dans la disgrâce, l’infortune et la déchéance avec autant de mépris et de haine viscérale.

Le candidat des pauvres et des démunis crédité d’une sympathie réelle a retourné sa veste en laissant se goinfrer à ses côtés tous les prédateurs de notre économie. Ce qui devrait être une avancée pour le pays est devenue un recul énorme. Découvrant avec étonnement la valeur négative de ses actions depuis des mois, il agite le poignard avec un souci de rigueur et de moralisation de la vie publique, une expédition punitive qui n’a rien à voir avec la lutte contre la corruption que nous observons sous d’autres cieux.

L’Homme providentiel est devenu l’homme de l’amertume et des déceptions car entre mauvaise conscience et realpolitik, il essaye de se ressaisir pour améliorer la gouvernance mais l’ingratitude du temps et les aléas de la mode ne jouent pas à sa faveur. De toute façon le mal est fait car les maux pour lesquels il a sollicité le suffrage du peuple malien existent toujours et se sont mêmes aggravés.

Il s’agissait de pacifier le pays, de réconcilier les maliens, de lutter contre la pauvreté, la corruption, l’insécurité en restaurant l’autorité de l’État, faire des réformes institutionnelles et administratives, mettre en place une école qui éduque et qui forme, mettre en place une vraie politique de santé, donner de l’emploi aux jeunes.

En 17 mois de son mandat le Mali est à l’intersection du banal, du sublime et de l’effroyable à cause du manque d’autorité et la désinvolture du chef. Malgré son habilité tactique, la méfiance s’est installée entre lui et la majorité des maliens.

En 17 mois de règne, le mandé ZOOKEBA, nous révèle sa vraie nature, un homme au profil organisé, très imbu de lui-même, incapable de se remettre en cause, restant dans la justification de lui-même par lui-même, transformant à cet effet, la République en une agence de publicité pour sa gloriole personnelle, au lieu d’avoir le souci de l’intérêt général et de la pacification du pays.

Face à cette situation il faut l’impératif du dialogue politique et un élan de patriotisme pour sauver notre bien commun comme disait Jean Jaurès : « la patrie est le seul bien de ceux qui n’ont plus rien ».

En définitive, je disais que les historiens prendront de l’Homme ses grandeurs comme ses faiblesses mais qu’avant je me permettrai de donner mon diagnostic réservé sur son bilan de 17 mois à la tête de notre pays.

Pour ma part, « on connait la nuit qui s’annonce bonne, depuis le crépuscule » IBK n’a pas été à la hauteur de nos souhaits, et ne le sera pas ! Car il a eu toutes les cartes en main pour faire le Mali et changer les maliens, mais il n’a jamais su prendre les bonnes décisions pour la majorité silencieuse. Mais aussi par rapport au choix de ses hommes.

Ce qui est sûr l’intéressé même dira que ça c’est parole de petit hassidi mais comme on le dit : « il y a dans presque tout sur terre un côté comique, c’est le cadeau que Dieu nous à fait avant de rentrer chez lui. »

M. Mariko Bakary
BAMAKO.
Source: Le Républicain-Mali 2015-01-26 21:12:42