Conditions de la femme malienne / L’Union des femmes du Mali s’interroge sur le 8 mars

En lieu et place du Professeur Yoro Diakité, Président du parti BARA, qui n’a pas pu faire déplacement, l’honneur est revenu au Dr Oumar Mariko, secrétaire général du parti SADI, d’animer cette conférence qui a regroupé au moins 200 femmes venues de toutes les localités du Mali.

D’entrée de jeu, le Dr Oumar Mariko a indiqué que le 8 mars a été consacrée journée internationale de la femme en 1977 par l’ONU. Selon lui, avant cette action des nations unies, il faut dire que la plupart des grandes actions menées par les femmes à travers le monde pour leur émancipation ont eu lieu en mars. Selon lui, cette journée vise l’implication de la femme dans la gestion de la chose publique à travers le respect de ses droits. Il dira que depuis des temps immémoriaux, le Mali était en avance sur une bonne partie du monde.

« Au Mali, la femme a de tout temps joué un rôle important dans l’émancipation, même si son rôle n’a pas été suffisamment mis en exergue », a-t-il déclaré. Pour vernir à une époque plus récente, il a indiqué que les femmes maliennes ont joué un rôle important dans l’accession du pays à l’indépendance. Cette lutte de la femme malienne a été symbolisée par l’engagement de Aoua Keita qui fut la première femme député du Mali. Il a ajouté que les pères fondateurs de la République du Mali, convaincus de l’importance du rôle de la femme dans nos différentes sociétés, avaient décidé une politique d’égalité entre l’homme et la femme, à travers des actions concrètes comme l’éducation de la jeune fille contre la volonté de certaines communautés et la lutte contre le mariage forcé. Selon lui, avec le coup d’Etat de 1968, l’Union nationale des femmes du Mali créée en 1974, a continué avec la lutte pour le respect des droits des femmes. « Mais, cinq ans après sa création, la naissance de l’UDPM va la phagocyter et l’éloigner des préoccupations essentielles des femmes maliennes », a-t-il estimé.

Mais, tout compte fait, Dr Mariko dira que l’émancipation de la femme est fortement liée au développement du pays. Pour lui, la forme folklorique de célébration du 8 mars détourne les femmes de leur vrai combat : « amener l’Etat à réunir les conditions pour l’amélioration de leur vie ». Dr Mariko pense que les femmes maliennes, actrices principales de toutes les luttes épiques de notre pays, ne sont pas récompensées à la hauteur de leur engagement. « Présentes dans toutes les luttes, vous semblez être aujourd’hui les grandes victimes de l’ère démocratique », a-t-il déclaré.

Assane Koné

Le Républicain Mali 19/03/2012