CONCERTATION DES FORCES VIVES SUR LA RELECTURE DES CHARTES DES PARTIS :Des «recommandations ne souffrant d’aucune ambiguïté» attendues pour permettre d’avancer

Après les régions, le district et des représentations diplomatiques, la phase nationale des concertations des forces vives de la nation et des Maliens établis à l’extérieur sur la relecture de la loi N°05-047 du 18 août 2005 portant charte des partis politiques, Bamako a abrité la phase nationale les 28 et 29 avril 2025. A cette occasion, le ministre délégué Mamani Nassiré (chargé des Réformes politiques et du Soutien au processus électoral) a souhaité des participants des propositions et des recommandations ne souffrant d’aucune ambiguïté pour rapidement avancer dans cette réforme qui fait déjà couler beaucoup d’encre et de salive.

Bamako a abrité les 28 et 29 avril 2025 la phase nationale des concertations des forces vives de la nation et des Maliens établis à l’extérieur sur la relecture de la loi N°05-047 du 18 août 2005 portant charte des partis politiques. Ces assises ont lieu dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR). Cette phase nationale a été précédée des consultations à la base qui ont eu lieu du 16 au 17 avril dans les régions, le district de Bamako et dans des représentations diplomatiques du pays.

Les participants à cette phase nationale vont plancher sur la synthèse des conclusions desdites concertations. «Votre rôle est d’examiner minutieusement ces documents, de les affiner et de faire des recommandations concrètes aux plus hautes autorités de la République, afin de parvenir à la mise en œuvre effective des recommandations des Assises nationales de la refondation», a souligné M. Mamani Nassiré, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et du Soutien au processus électoral, dans son discours d’ouverture.

«Dans ce cadre, vos propositions et recommandations ne doivent souffrir d’aucune ambiguïté pour permettre d’avancer», a-t-il souhaité. Le ministre délégué a rappelé que, dans le cadre de la relecture de la loi N°05-047 du 18 août 2005, il a saisi (le 19 décembre 2024) par des «lettres individuelles», les 297 partis politiques et les 94 organisations de la société civile figurant dans la base de données du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Il a sollicité leurs réponses au plus tard le 14 mars 2025.

«À l’issue du dépouillement des réponses des partis politiques et des organisations de la société civile, nous avons constaté que, au lieu de propositions concrètes permettant la mise en œuvre des recommandations des ANR, les partis politiques se sont contentés de généralités, sans aucune modalité opérationnelle…», a indiqué M. Mamani Nassiré.

«En plus de ce manque de réponse opérationnelle de la part des partis politiques, ceux-ci, pour la plupart, n’ont même pas répondu à nos correspondances. En effet, sur les 297 partis politiques existants et saisis formellement par lettre, seuls 137 ont répondu, soit une majorité de 160 partis politiques qui n’ont pas répondu», a-t-il déploré. C’est ainsi que le conseil des ministres du 9 avril dernier a décidé d’user d’un «principe juridique légitime», qui est «le parallélisme des formes et des compétences», en soumettant les propositions des partis politiques et des organisations de la société civile à l’appréciation des Forces vives de la Nation qui sont les mêmes acteurs qui ont adopté les recommandations des ANR en décembre 2021.

Il faut rappeler que la phase nationale des Assises nationales de la refondation (ANR), tenue à Bamako du 27 au 30 décembre 2021, a formulé 517 recommandations traduisant des «orientations stratégiques claires et précises», alignées sur les priorités des Maliennes et des Maliens à court, moyen et long terme. Parmi ces recommandations, trois se rapportent aux partis politiques. Les participants ont en effet recommandé la réduction du nombre de partis politiques en appliquant des conditions restrictives de création et de financement ; la relecture de la Charte des partis politiques, avec une réaffirmation du statut de Chef de file de l’opposition ; et l’interdiction du nomadisme politique en cours de mandat.

Kader Toé