Commune de Haribomo, dans le cercle de Gourma Rharous: L’absence de l’Etat et des humanitaires sources de tous les dangers

Peuplée de plus de 20 000 âmes, la commune de Haribomo, située à 200 kilomètres du chef-lieu de cercle, Gourma Rharous et de 100 kilomètres de Tombouctou, est en situation d’abandon par l’Etat et par les humanitaires. Depuis le début de l’année, aucune action d’assistance n’y a été menée. Même pas de la part des partenaires traditionnels de la commune à l’image du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et du Comité International de la Croix Rouge (CICR) qui se sont pourtant toujours signalés dans la commune depuis le début de la crise politico-sécuritaire qui touche notre pays depuis 2012. Sur place, certains habitants pointent, à propos de cet abandon qui ne dit pas son mot, un doigt accusateur sur les intermédiaires locaux du PAM et du CICR.

Cette situation critique expose sans doute les populations à toutes sortes de risques d’insécurité alimentaire, de manque de soins de santé, d’eau potable et d’éducation. Bref, une véritable chape de plomb sur la tête des populations assimilable à une crise humanitaire et qui n’encourage guère les autres compatriotes à revenir au bercail. De passage à Bamako, le maire de Haribomo, Mohamed Elmeïdi Ag Risha dit Infonia, tire la sonnette d’alarme dans un entretien à bâtons rompus qu’il nous a accordé. Tout en expliquant ne pas comprendre cette absence de l’Etat et des humanitaires, Mohamed Elmeïdi Ag Risha précise qu’il y a urgence à intervenir. Surtout que la commune a enregistré des arrivées massives de déplacés internes et de plusieurs milliers de réfugiés.

«Nous avons enregistré l’arrivée, depuis la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, de 7 000 réfugiés et de 1 800 déplacés internes avec tout ce que cela peut entrainer comme difficultés d’accueil. Les gens n’ont pas le minimum pour dormir» a-t-il déclaré. Le revers de la médaille donc ? Dans tous les cas, même si cet afflux doit être salué et mettre au crédit de l’accord, force est de reconnaitre que la municipalité, avec ces 17 conseillers, a du mal à gérer ces retours massifs. «Nous sommes aujourd’hui débordés. Nos moyens sont limités» regrette Mohamed Elmeïdi Ag Risha.

D’où cet appel aux partenaires et à l’Etat, à travers le ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, qui a l’obligation d’accompagner le retour des réfugiés et déplacés s’il veut donner un contenu réel à la signature de l’accord et à l’action gouvernementale.
Il faut signaler que la commune de Haribomo vit essentiellement de l’élevage, de l’agriculture et de l’artisanat.

Yaya Samaké

Sources: Le 22 Septembre