Chômage des jeunes: Environ 70% de Maliens accusent le gouvernement de n’avoir pas créé assez d’emplois

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Ces enquêtes sont menées par GREAT « Groupe de recherche en économie appliquée et théorique » en collaboration avec ses partenaires. Les enquêtes se sont déroulées du 1er au 30 décembre 2014 dans l’ensemble des régions du Mali. Les travaux dudit atelier étaient présidés par le Professeur Massa Coulibaly, directeur exécutif du Great en présence de nombreuses autres personnalités. Il ressort des présentations que 68% de Maliens estiment que le gouvernement satisfait mal la création d’emplois.

Lors de la campagne présidentielle de 2013, le candidat Ibrahim Boubacar Keïta devenu président promettait la création de 200 000 emplois au cours de son quinquennat. Déjà, des mois passés, des Maliens ne croient plus à cette promesse du président IBK. Les enquêtes Afrobaromètres réalisées par Great en décembre dernier sont révélatrices. Environ 70% de Maliens accusent le gouvernement de n’avoir pas créé d’emplois.

Lors de sa présentation au cours de l’atelier organisé par Great le week-end dernier, l’experte, Mme Fatoumata Sow indiquait ceci : « Plus des deux tiers des personnes interrogées estiment que le gouvernement satisfait mal la création d’emplois (68%), taux atteignant les 80% à Gao et les 95% à Kidal ». Avant de préciser que le chômage au Mali est une préoccupation majeure dont la solution passerait, entre autres, par la subvention de l’emploi des jeunes, le renforcement de la formation et de l’éducation des jeunes et la mise à disposition de lignes de crédit pour le financement des entreprises.

S’agissant de l’enquête sur « l’avis de la population sur les grèves des travailleurs », Mme Fatoumata Sow souligne qu’en 2014, le pays a connu un certain nombre de mouvements de grève dont les deux grèves générales de l’Untm (Union nationale des travailleurs du Mali) d’août et octobre 2014, 48 heures respectivement 72 heures. Des grèves partielles ont également été enregistrées dans les secteurs de la santé (48 heures en février 2014), de l’éducation (le secondaire puis le supérieur, toutes en février 2014, grèves illimitées, mais prenant fin après réconciliation des parties), des mines (48 heures en novembre 2014) et des impôts (72 heures en juillet 2014).

A l’en croire, 67% de Maliens sont d’accord avec les récentes grèves dans le pays dont celles générales organisées par la principale centrale syndicale (Untm). Et de poursuivre que ces 67% de Maliens estiment que le gouvernement peut faire face aux revendications syndicales. Toutefois, dit-elle, la majorité des Maliens (53%) indiquent que le secteur de la santé devrait être exclu du champ des grèves.

Concernant l’enquête sur« la perception des Maliens sur la crise du nord du Mali », l’expert François Koné a fait savoir que les Maliens (75%) préfèrent la négociation pour la sortie de crise et les poursuites judiciaires pour la réconciliation. Avant d’ajouter que l’enquête a interviewé 1200 adultes de nationalité malienne.

Pour sa part, le Pr Massa Coulibaly, directeur exécutif du Great a rappelé que l’objectif des enquêtes Afrobaromètres menées par Great est de donner au public une voix dans les processus de prise de décision politique en fournissant des données de haute qualité aux décideurs, aux organisations de la société civile, aux académiciens, aux médias, aux bailleurs et investisseurs, ainsi qu’aux Africains ordinaires.

Aguibou Sogodogo