« C’est un grand honneur de vous rencontrer », dit Trump à Obama

Le président sortant Barack Obama et son successeur, Donald Trump, assis côte à côte dans le bureau ovale, se sont brièvement adressés aux médias au terme de leur première rencontre depuis le scrutin de mardi, qui a duré près d’une heure trente.

RADIO-CANADA AVEC AGENCE FRANCE-PRESSE
Barack Obama a affirmé avoir eu une « excellente conversation avec le président élu Donald Trump ».

Les discussions, a-t-il dit, ont porté notamment sur l’organisation de la transition, mais aussi sur la politique intérieure et la politique étrangère américaine.

Il a répété que sa priorité est qu’il y ait une transition harmonieuse entre l’administration démocrate et républicaine.

Donald Trump a rappelé, pour sa part, qu’il rencontrait aujourd’hui pour la première fois Barack Obama et a souligné qu’il avait un grand respect pour lui. Il a ajouté qu’il n’hésiterait pas à discuter à nouveau avec lui, voire à lui demander conseil.

Monsieur le Président, c’était un grand honneur de vous rencontrer et j’ai bien hâte de vous revoir.

Donald Trump

Le président désigné des États-Unis Donald Trump était arrivé à la Maison-Blanche peu avant 11 h pour rencontrer le président sortant, Barack Obama, afin d’évoquer la transition du pouvoir d’ici son entrée officielle en fonction. L’homme d’affaires de 70 ans, élu mardi à la surprise générale, est arrivé en voiture avec sa famille, à l’abri des regard des journalistes.

Les deux hommes ont mis en sourdine leurs nombreux différends afin d’assurer une transition harmonieuse qui culminera avec l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier prochain, comme 45e président des États-Unis.

Barack Obama et Donald Trump n’ont jamais fait mystère de ce qui les opposait. Donald Trump a longtemps remis en question la citoyenneté américaine de M. Obama en l’accusant d’avoir menti sur son lieu de naissance. Il s’est également engagé à abroger une partie de l’héritage de M. Obama, notamment la réforme de l’assurance maladie, désignée sous le vocable d’Obamacare.

Quant à M. Obama, il s’est activement impliqué dans la campagne de la démocrate Hillary Clinton, affirmant notamment que M. Trump était « inapte » à occuper la fonction de président des États-Unis.

« Ce n’est un secret pour personne que le président désigné et moi-même comptons d’assez grandes différences », a déclaré avec le sourire le président Obama mercredi, au lendemain de la défaite d’Hillary Clinton.

Il a toutefois ajouté: « Nous voulons tous désormais qu’il réussisse à conduire le pays à l’unité. Je veux m’assurer que tout se passe bien, car, au final, nous faisons tous partie de la même équipe. »

M. Obama a indiqué qu’il s’inspirerait de la transition qu’il a vécue en 2008, lorsque son prédécesseur, le républicain George W. Bush, l’avait bien accueilli, malgré d’importantes divergences d’opinions. « Il y a huit ans, le président Bush et moi avions des divergences très fortes, mais l’équipe du président Bush n’aurait pu être plus professionnelle et plus courtoise qu’elle ne l’a été pour faire en sorte que nous menions une transition en douceur », a-t-il dit.

Pendant que les deux hommes se rencontraient dans le bureau ovale, la première dame Michelle Obama – qui s’est elle aussi impliquée dans la campagne de Mme Clinton en dénonçant notamment les propos de « prédateur sexuel » de M. Trump – recevait la femme de ce dernier, Melania Trump.

« Le président de tous les Américains »

Malgré ces divergences d’opinions et la brutalité de la dernière campagne électorale, MM. Obama et Trump, de même que Mme Clinton, ont livré des plaidoyers exhortant les Américains à s’unir derrière le futur 45e président des États-Unis. « Nous sommes tout d’abord des Américains, des patriotes », a indiqué M. Obama dans son discours suivant l’élection de M. Trump.

Mme Clinton a également appelé ses militants à se ranger derrière M. Trump « avec l’esprit ouvert » en lui offrant la chance de gouverner le pays pour le bien de tous les Américains.

M. Trump a lui-même adouci le ton de son discours en promettant aux Américains de tous les horizons de défendre leurs intérêts. « Il est temps pour nous de nous rassembler », a-t-il dit, tard dans la nuit de mardi à mercredi, après l’annonce de sa victoire, assurant qu’il serait « le président de tous les Américains ».

Malgré tous ces discours appelant à l’union nationale, de nombreux démocrates déçus sont descendus dans les rues de plusieurs villes pour dénoncer la victoire du milliardaire républicain et son discours qu’ils jugent raciste et insultant.

L’homme d’affaires new-yorkais de 70 ans sera officiellement élu le 19 décembre par les grands électeurs. Quant à son assermentation, elle aura lieu le 20 janvier.
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