Célébration de la Journée Internationale du livre et du droit d’auteur

Pour célébrer la 17ème Journée internationale du livre et du droit d’auteur,  le Mouvement « Malivaleurs » et l’Association « Pen international Mali » ont mis les petits plats dans les grands. Placée sous la présidence de Cheick Oumar Sissoko, ancien ministre de la culture du Mali, la journée qui a eu lieu dans les locaux de la maison d’édition « La sahélienne » a été consacrée à une série de conférences débats, d’une exposition de livres et la décision d’élaboration d’une déclaration sur les patrimoines et sur la gouvernance. En plus des membres du Mouvement « Malivaleurs » et l’Association « Pen international Mali », des représentants de la Commission Malienne pour l’UNESCO, du Bureau Malien du Droit d’Auteur, de la Coalition malienne pour la diversité culturelle, du réseau de 50 écrivains maliens, du Projet « Appui à la langue française », du Ministère de l’Education, de Acte Sept, de la Sahélienne et de l’Opération Rue des Ecrivains…ont pris une part active à la réussite de la journée.

Dès l’entame des débats, Cheick Oumar Sissoko a indiqué que notre pays traverse la plus difficile de son histoire depuis les indépendances. Selon lui, l’heure a sonné pour que chaque fille et fils de ce pays se demande s’il a bien fait ce qu’il devait faire pour éviter au Mali une situation aussi désastreuse. « Ecrivains maliens est-ce que vous avez suffisamment documenté le Mali pour que le pays soit à l’abri de ce qu’on voit aujourd’hui », s’est-il interrogé particulièrement. Après avoir plaidé pour la signature de la convention de Florence, l’ancien ministre de la culture a souhaité la mise en place d’une véritable stratégie pour le développement de la filière livre au Mali. Pour sa part, Ismaila Samba Traoré, Président de l’association PEN international Mali, association pour la défense de la liberté d’expression et la promotion de la littérature, a rappelé qu’aujourd’hui, notre pays, le Mali, est complètement désarticulé.

Selon lui, le combat pour la reconstruction commence avec la définition des urgences et leur mise en œuvre. Ce sont : urgence humanitaire, urgence du rétablissement de l’intégrité du territoire national, urgence d’attaquer et extirper tous les groupes armés et les apatrides qui portent atteinte à des siècles de fréquentation et de vie commune entre les composantes de la nation. « Nous, écrivains, nous sommes de ceux qui vont aider à rebâtir le Mali. Car, nous serons de toutes les polémiques pour porter la contradiction aux nombreux lobbies, universitaires et médias, qui se nourrissent de nos divisions. Nous serons en première ligne pour transcrire la mémoire des faits et des évènements que vit notre pays afin que ce soit des analystes maliens qui soient invités à éclairer les opinions nationale et internationale », a-t-il déclaré. Avant de laisser la parole aux panélistes, Ismaila Samba Traoré a estimé que tous compatriotes maliens devaient se poser un certain nombre de questions : Comment aider des communautés déchirées, violentées, séparées à parler de paix, de civilité, de vie commune ?

Comment traduire en actions citoyennes les concepts de respect et de tolérance, d’inviolabilité des personnes et de leurs biens ? Comment se fréquenter malgré les fractures sociales et politiques dans le strict respect des droits humains ? Comment rebâtir un pays apaisé, sur des principes de gouvernance admis par tous ? Ensuite Youssouf Dembélé, Président de la Commission malienne pour l’UNESCO, M. Ndagano, chef du projet « Appui à la langue française » et le professeur Magassa sont intervenus pour édifier l’assistance sur le thème : « le livre comme vecteur essentiel de l’éducation et de la culture ». Dans un deuxième panel, Adama Traoré, Président de la Coalition malienne pour la diversité culturelle, Mme Diallo Aïda Koné, du Bureau malien du Droit d’auteur, Chirfi Moulaye et Ismaél Diadié ont levé le voile sur le thème : « le Mali et ses patrimoines face aux risques de violation ».

Assane Koné

Le 24/04/2012