Campagne de contrôle de carte de séjour en Guinéen équatoriale : Plus de 160 Maliens emprisonnés

Dans le cadre du contrôle annuel des documents administratifs des étrangers vivant sur le sol équato-guinéen en vue de renforcer  la sécurité et la stabilité du pays lors des élections générales prévues du 20 novembre, plus de 160 Maliens ont été arrêtés et emprisonnés dans 16 provinces ou villes, dont Malabo et Bata.

En effet, les autorités de la Guinée Equatoriale ont entamé un contrôle annuel des documents des étrangers sur l’ensemble de leur territoire, pour plus de sécurité et la stabilité lors des élections générales, prévues le 20 novembre 2022.  A l’annonce de cette décision, les corps diplomatiques accrédités dans ce pays, ont été sensibilisés de l’opérationnalisation de ces vérifications dans un bref délai. C’est ainsi que l’Ambassade du Mali à Malabo avait relayé l’information auprès de la communauté malienne. 

Selon une note que nous avons reçue des mains du Secrétaire chargé aux relations migratoires du Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME), Mamadou Bane, nos compatriotes se plaignent des lourdeurs administratives dans le traitement de leurs documents de résidence de la part des autorités équato-guinéennes. Et que cela a provoqué, après quelques libérations, l’arrestation de 166 Maliens dans 16 provinces ou villes de la Guinée-Equatoriale, dont Malabo et Bata, à la date du 10 novembre 2022. 

Cette estimation, selon la note, peut évoluer suivant l’intensification et la durée des opérations. Avant de rassurer que nos compatriotes arrêtés bénéficient de l’assistance du Haut Conseil des Maliens de la Guinée Équatoriale,  l’Ambassade, du Consul honoraire à Bata et de communauté malienne, à travers la dotation en eau et en vivres.

Selon le bureau du HCME dans ce pays d’accueil, les autorités équato-guinéennes ont précisé que les détenus, qui paieront leur ticket, seront mis dans l’avion, mais qu’ils n’ont pas une autre alternative pour le moment.

Par ailleurs, contacté par nos soins, certains compatriotes dénoncent l’inaction des autorités de la transition, malgré les conditions de détention jugées humaines auxquelles ils font face.   

« Certes, les autorités maliennes n’y peuvent rien dans de telle situation, mais elles pouvaient au minimum montrer leurs engagements aux côtés de la communauté malienne en Guinée équatoriale », lance dans un entretien téléphonique Hama Kouyaté, membre du bureau local du Conseil de base de Bata (Guinée équatoriale), non moins membre de l’association patriote malienne.  

Pour ce dernier, c’est seulement la fermeté et l’engagement des plus hautes autorités, qui peuvent pousser l’Etat équato-guinéen à reconsidérer sa position dans cette affaire. Avant de déclarer que leur situation ne fait que s’aggraver en ces termes : « L’heure est plus grave à Bata qu’à Malabo, parce que c’est à Bata que nos compatriotes sont plus nombreux. C’est vrai que l’Etat équato-guinéen avait donné un délai de 6 mois, qu’il a par la suite renouvelé pour que chacun puisse se mettre en règle. Mais, le hic est que ceux qui vivent à Bata, la capitale économique de la Guinée équatoriale, qui rassemble le maximum de Maliens, sont dans l’impossibilité d’avoir la carte de séjour. Pour l’avoir, il faut aller jusqu’à Malabo, la capitale administrative » révèle M. Kouyaté. 

Il faut rappeler que cela fait plus de 26 jours que les étrangers sans carte de séjour séjournent dans des prisons à Malabo et dans les autres villes et campagnes du pays. 

Lamine BAGAYOGO