Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté Des résultats, mais aussi des contre-performances

Reportée à cause du remaniement ministériel du 7 juillet dernier, la session politique de la revue 2015 du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP 2012-2017), s’est tenue le 19 juillet 2015 dans la salle de Banquet du Cicb. C’était sous la présidence du Ministre de Commerce, Abdoul Karim Konaté, représentant son homologue de l’économie et des finances. Elle a enregistré la participation des membres du gouvernement, des partenaires techniques et financiers (Ptf), représentants de la société civile. L’objectif était de débattre des résultats 2015 du Cscrp, les conclusions de la session technique de la revue (tenue les 7 et 8 juillet dernier). Le renforcement de la paix et de la sécurité; renforcement stabilité du cadre macroéconomique; promotion d’une croissance durable, créatrice d’emplois et d’activités génératrices de revenus; accès équitables aux services sociaux de qualité; développement institutionnel et gouvernance, sont entre autres, les synthèses des principaux résultats de la revue 2015 du Cscrp.

Concernant le renforcement de la paix et de la sécurité, il ressort que 2015 a été marqué par la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Bien que la mise en œuvre soit timide à cause de l’insécurité, indique le rapport, l’on note des avancées comme l’organisation de la première patrouille mixte, la mise en place du comité de suivi, la coordination des interventions des Fama et mouvements signataires.
Dans le domaine du renforcement de la stabilité du cadre macroéconomique, l’exposé appuie la baisse du taux de croissance réelle du PIB de l’économie malienne en 2015 (6,0%) contre 7,0% en 2014. Il indique que les recettes totales cumulées en réalisation à fin décembre 2015 sont ressorties à 1272,9 milliards de FCFA contre une prévision de 1380,7 milliards de FCFA pour 2015, soit un taux d’exécution de 92,2%. Au 31 décembre 2015, additionne le rapport, l’encours de la dette publique à moyen et long termes est estimé à 2 372, 3 milliards de FCFA contre 1930,0 milliards de FCFA au 31 décembre 2014.

Par rapport à la promotion d’une croissance durable, créatrice d’emplois et d’activités génératrice de revenus, la revue s’est réjouit de la production céréalière qui est passé de 5,8 millions de tonnes entre 2011-2012 à 8 millions de tonnes entre 2015-2016 ; de la production de l’Or avec un enregistrement en 2015 de 50,502 tonnes contre 49,865 tonnes en 2014. « Le montant des investissements réalisés par les unités industrielles agréées a augmenté de près de 30%. L’accélération du taux d’inflation est passée de 0,9% en 2014 à 1,5% en 2015. Le taux national d’accès à l’électricité est de 36% en 2015 contre 34,89 en 2014 et 32,43% en 2013. La valeur des exportations artisanales à très nettement baissé (-53%) en 2015 par rapport à 2014. Le Mali a enregistré des progrès significatifs dans le secteur de l’emploi et la formation professionnelle en passant de la 151ème place dans le classement « Business 2013″ à la 143ème dans le classement 2014, soit un gain de 8 places. Mais le taux de chômage (au sens du BIT) est passé de 8,2% en 2014 à 9,6% en 2015 », déclare le rapport.
Concernant l’accès équitables aux soins de qualité, la dénonciation dit selon les résultats provisoires de l’EMOP 2015 que 47,2% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté (177000 FCFA). L’incidence est estimé à 11,2% à Bamako contre respectivement 47,7% et 53,1% dans les autres villes et en milieu rural. Le taux de scolarisation a baissé en 2015 (68,1%) contre 68,3% en 2014. S’agissant l’eau potable, le taux d’accès a augmenté de 63,3% en 2015 contre 61,80% en 2014.

Dans le domaine du développement institutionnel et gouvernance, la narration montre que le montant des ressources transférées aux collectivités territoriales représente 15,3% des recettes budgétaires en 2015 contre 15,8% en 2014. En conclusion, la revue annuelle de 2015 sera considérée comme une revue dont les données serviront de références pour le Cadre de relance économique et de développement durable (Cred) élaboré pour 2016-2018. Les PTF n’ont pas manqué de souligner des défis à relever comme la mise en place d’un dispositif de suivi du rapport, le renouvellement du partenariat dans un contexte de situation de ni guerre, ni paix au Mali, l’augmentation du taux de scolarité, etc. «La revue du Cscrp est un exercice de recevabilité destiné d’abord à nos concitoyens, c’est-à-dire la population malienne qui attend avec espoir, et des fois avec une certaine impatience, la sécurité et la paix, une meilleure exclusivité de la croissance, un accès amélioré aux services sociaux de base, et une gouvernance plus juste et de proximité. Mais ensuite aux Ptf pour l’aide qu’ils apportent », a rappelé le ministre Abdoul Karim Konaté.
Hadama B. Fofana