Burkina-Mali-Guinée: la vision commune de trois pays en transition

Le ministre burkinabè en charge des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, celui de la Guinée, Morissanda Kouyaté et du Mali, Abdoulaye Diop ont tenu les 8 et 9 février 2023, à Ouagadougou, un sommet tripartite.

Ce sommet s’est tenu, dans le cadre du renforcement des liens historiques, d’amitié, de fraternité et de solidarité, de coopération entre le Burkina Faso, la République de Guinée et la République du Mali, a affirmé le ministre burkinabè en charge des Affaires étrangères, Olivia Rouamba qui a lu la déclaration finale.

La réussite des processus de transition devant conduire au retour à l’ordre constitutionnel apaisé et sécurisé, la promotion de la bonne gouvernance, la mutualisation des moyens pour relever les défis sécuritaires, économiques et humanitaires, le renforcement des relations tripartites par la dynamisation de l’axe Bamako-Conakry-Ouagadougou, et des questions sous régionales, régionales et internationales, ont été les sujets abordés au cours de ce sommet.

Les différentes délégations, ont salué les visions communes des trois chefs d’Etat, qui «s’inspirent de l’engagement panafricain des pères fondateurs et des leaders historiques des trois pays en faveur de la souveraineté, de la paix, de la coopération et de l’intégration des peuples», selon le communiqué.

«Tout en réaffirmant leur attachement aux principes et objectifs de la CEDEAO et de l’Union africaine», les chefs d’Etat se sont engagés «à répondre aux aspirations des populations de leurs pays respectifs et à faire l’axe Bamako-Conakry-Ouagadougou un domaine stratégique et prioritaire pour le développement du commerce, des transports, de l’approvisionnement en produits de premier nécessité, de la formation professionnelle, du développement rural, de l’exploitation minière, de la culture et des arts, ainsi que de la lutte contre l’insécurité».

Les chefs de délégations ont noté, au cours de la rencontre, la nécessité de mettre en place et d’institutionnaliser un cadre permanent de concertations entre les trois pays, la tenue de consultations politiques et diplomatique au plus haut niveau afin de faire de ce partenariat Bamako-Conakry-Ouagadougou un axe gagnant pour le bien-être des populations, le renforcement de la solidarité en vue d’assurer la sécurité.

Comme perspectives, elles ont retenu «la facilitation de la fourniture en hydrocarbures et en énergie électrique entre les trois pays ; le développement du commerce et des transports depuis le port de Conakry jusqu’au Burkina Faso, en passant par le Mali ; l’organisation de l’exploitation minière entre les trois pays ; la mobilisation des ressources nécessaires en vue de réaliser le projet de construction du chemin de fer Conakry-Bamako-Ouagadougou ; la réhabilitation et la construction des routes internationales entre les trois pays, devant servir de leviers de croissance économique et faciliter la libre circulation des populations et de leurs biens ; la dynamisation des échanges économiques et commerciaux et le renforcement de la coopération dans le développement rural, de l’environnement et de la formation professionnelle».

Pour ce qui est de la lutte contre l’insécurité, les délégations ont estimé qu’il était nécessaire de conjuguer leurs efforts avec ceux des pays de la sous-région et de la région pour faire face à ce fléau. Elles appellent à une mise en cohérence des actions au niveau régional sur la base des efforts bilatéraux déjà mis en œuvre.

Au cours de leur séjour, ils ont été reçus par le président Ibrahim Traoré. Ils ont transmis au chef de l’Etat des messages d’amitié et de solidarité de leurs présidents respectifs. Selon la déclaration finale du sommet, M. Traoré a donné des instructions afin de traduire en acte concret la vision commune des trois chefs d’Etat.

Par Daouda ZONGO