Brutalité, grossièreté

Notre crise a fini par introduire la violence systématique dans nos habitudes. La brutalité et la grossièreté sont devenues subitement des sports nationaux au nez et à la barbe des autorités judiciaires et compétentes. Depuis quelques mois, elles prennent une tournure inquiétante et heurtent la conscience populaire.
Les violences verbales sur les réseaux sociaux, les agressions et tentatives de meurtres, le clash entre jeunes gens et leaders religieux ne sont plus de l’insécurité résiduelle, mais bien le signal que le Mali va à vau-l’eau. Conçus pour être des espaces conviviaux, les réseaux sociaux sont présentement le lieu de règlements de comptes, de diffamations, de blessures morales assénées.
Dans les rues, les agressions au couteau ou les tirs à balles réelles sont monnaie courante. Et si on ne prend pas garde, ils vont faire plus mal que les rébellions, les sécheresses et autres catastrophes naturelles. Face à un tel drame social, les responsabilités doivent être situées et peut-être une régulation d’urgence s’impose avant qu’il ne soit trop tard. Il y a bien péril en la demeure.
DAK