Brèves du Reporter 17/05/2016

Gao n’est pas d’accord
Les populations de Gao, dans toute leur diversité, ont marché la semaine passée contre les critères du cantonnement. Les jeunes de la Cité des Askia en veulent au gouvernement malien et à la communauté internationale. C’est pourquoi les marcheurs sont allés remettre une déclaration et une pétition au gouverneur Seydou Traoré, et au chef de la Minusma à Gao. Ces jeunes révoltés disent ne pas comprendre pourquoi on exige de posséder une arme dans les critères du cantonnement. En clair, pour être admis dans le processus de cantonnement, il faut forcément se présenter avec une arme. Or, expliquent les habitants de la ville, leurs armes ont été remises aux armées malienne et française au moment de la libération de la ville. C’est dire que les combattants de Gao ont été désarmés depuis le temps de l’Opération Serval. Ils ne peuvent donc plus comprendre qu’on vienne aujourd’hui leur exiger encore des armes. Si à Kidal chacun se pavanait avec son arme au détriment de la sécurité et la quiétude des populations, ça n’a pas été le cas à Gao. Le processus de DDR est en cours au Mali, conformément aux prescriptions de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Des sites ont été construits dans les régions de Kidal et de Gao par la Minusma. Il s’agit de cantonner les combattants, pour ensuite les désarmer et plancher sur leur réintégration ou réinsertion. Autant dire que rien n’a été fait pour le moment, surtout que les opérations vont commencer bientôt.

Un bluffeur à la CMDT

Le président directeur général sortant de la Cmdt a dit à la presse qu’il laissait derrière lui 27 milliards de Fcfa dans les caisses, et que c’est grâce à la Cmdt que le Mali avait pu payer les 5 milliards de gap après la visite du FMI. Cette grande performance risque d’aller à l’eau avec le nouveau PDG, Modibo Koné, qui s’est lancé dans une restructuration de la boîte, avec des remplacements et changements à tous les niveaux.

Même la cellule informatique de la boîte n’a pas été épargnée. Modibo Koné a fait venir un agent de Sikasso pour piloter la cellule informatique de la direction générale, alors que ce dernier ne parvenait même pas à gérer celle de Sikasso, dix fois plus petite que celle de la direction générale.

Aussi, la Cmdt vient-elle de mettre plus d’un milliard pour renforcer sa cellule informatique et gagner plus dans la compétition internationale. Mieux, Modibo Koné veut faire des miracles à la Cmdt. Ce que la boîte n’a pu faire en 46 ans, faire cela en moins d’un an, c’est-à-dire la transformation du coton malien sur place. Alors que certaines usines de la Cmdt ont des problèmes, d’autres sont totalement aux arrêts. Sans compter les frustrations qu’il vient de créer dans les changements de poste. Certains disent qu’il est plus dans le luxe, le paraître, et fuit les réalités de la boîte. Pour bon nombre de travailleurs de la boîte, leur PDG n’est qu’un bluffeur.

Cabinet au masculin

Le ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille a commencé une campagne de vulgarisation de la loi Oumou Bah. Une loi déjà adoptée par l’Assemblée nationale en 2015. Elle doit permettre aux femmes d’avoir 30% de représentativité à des postes nominatifs et électifs au Mali. Le ministère est déjà sur le terrain afin de sensibiliser les populations, car il faut selon eux corriger les erreurs du passé, surtout dans les nominations au niveau des départements ministériels du pays, et des directions et autres structures. Mais voilà que le ministère de la Sécurité intérieure et de la Protection civile se fiche de cette loi.

Le colonel Salif Traoré n’a aucune femme dans son département. Tout le cabinet est constitué d’hommes, même les femmes qui y travaillaient auparavant ont été remplacées par ses proches de la junte. Vous l’aviez oublié ? Salif Traoré est de la junte. C’est un intime ami au général Moussa Sinko Coulibaly. C’est grâce à lui qu’il a été bombardé gouverneur de la région de Kayes.

Sangaré Oumou Bah et ses gens peuvent continuent à crier partout ; ils peuvent aller se plaindre au Ciel, Salif Traoré continuera à nommer seulement des hommes dans son département. Les responsables de la promotion de la femme ont approché son cabinet, il leur a dit n’avoir aucun problème avec les femmes. Sauf qu’il continue de faire des nominations en oubliant les femmes.

Plus de peur que de mal

Une citerne a pris feu entre deux stations d’essence sur la rue du gouverneur communément appelée Sidikika Sirafara. Les explosions ont créé une grosse panique chez les populations. Finalement, il y a plus de peur que de mal, aucune perte en vie humaine. Tout a commencé entre deux stations d’essence, quand une citerne a soudainement pris feu. Les chauffeurs ont pu désamorcer techniquement le danger, mais sans parvenir à éteindre le feu. C’est ainsi que le chauffeur de la citerne a fait isoler son engin des autres afin que le feu soit facile à circonscrire. C’est dans cette tentative qu’il s’est retrouvé sur le rond-point de la route du gouverneur, communément appelée Sidikika Sirafara.

Le chauffeur s’est débarrassé de sa citerne au moment où le feu prenait de l’ampleur, avec les explosions intenses, et lorsque la fumée de l’engin gagnait le ciel. Certains riverains par peur ont abandonné leur domicile avec femmes et enfants. Les plus peureux sont allés même passer la nuit dans d’autres quartiers. Finalement, les soldats du feu ont pu éteindre le feu. La circulation fut perturbée quelques minutes avant que les choses n’entrent dans l’ordre aux environs de 21h.

Le plus gros serpent

Dans sa rubrique, le vrai du faux numérique, France Info s’amuse à traquer les fausses informations sur le net. Et cette fois, la chaîne « tout info » est tombée sur du lourd : un anaconda, un serpent qui a été capturé dans l’Amazonie. Il était considéré comme le plus grand serpent anaconda vivant sur la terre. Avant qu’il n’ait été tué, il avait tué et mangé 257 humains et un total d’environ 2325 animaux.

Il a une longueur de 134 mètres, et pèse 2967 kg. Il a fallu 37 jours avant d’être tué. Le site snopes.com qui lui aussi s’amuse à chasser les fake ajoute : «quand cette vidéo a été postée en juin 2012, il était précisé que l’anaconda avait été capturé dans la forêt amazonienne par les forces armées royales britanniques après une lutte de 37 jours !». France Info précise dans sa rubrique qu’un anaconda long de 40 mètres, c’est du jamais-vu, c’est quatre fois plus que le plus grand anaconda découvert au monde, selon National Geographic.

La canicule

Tombouctou : de la mort naturelle à la mort provoquée. Nous sommes au regret de partager la situation lamentable à Tombouctou qui prévaut ces temps-ci. De la canicule les personnes âgées sont aujourd’hui les cibles principales. Avec souvent 47 à 50 degré de température, les personnes sont déshydratées et les moteurs étouffés. Des accidents provoqués, dans la plupart des cas, c’est suite à une mauvaise conduite, grande allure, méconnaissance du code de la route et surtout par imprudence. Ainsi dans le quartier d’Abaradjou, 2 ouvriers locaux de la Minusma à moto ont fait collision avec un véhicule de la direction régionale de la santé. Bilan : 01 mort et 01 blessé.

Tous les jours des exemples sont cités, mais jamais la jeunesse ne tire leçon pour minimiser le danger. Pire, au moment de l’accident, les blessés furent transportés à l’hôpital de Tombouctou. Souffrant d’hémorragie, un finira par succomber pour manque de soins. En plus la chaleur a causé la mort de plusieurs vieilles personnes dans la Cité des 333 Saints ; l’électricité aussi a joué un sale tour aux populations. Mais ce sont les vieilles personnes qui ont été les plus exposées. Les maisons étant chaudes, les lieux de culte étaient devenus des refuges pour bon nombre de fidèles. Car certaines parties des mosquées gardent un peu de fraîcheur. Il y a eu trop de morts cette année à Tombouctou, plus que les dix dernières années.

JT rythmé

Depuis un certain temps, nous avons constaté que le journal télévisé de l’ORTM ne dépasse plus 30 minutes. Selon les responsables des informations à Bozola, ils tiennent compte des critiques et suggestions des confrères de la presse privée afin d’améliorer le journal télévisé. C’est pourquoi le journal dépasse rarement 30 minutes avec les éléments courts, des reportages revus, précis et conçus. Ce changement a plusieurs avantages : ça permet d’avoir un journal rythmé, avec plus d’éléments sonores, des enrobés, mais aussi l’actualité internationale.

En tout cas, les reportages les plus longs sont actuellement de 2 minutes, sauf ceux des activités ministérielles et des présidents d’institutions. Mais tout le monde a été surpris de voir un reportage d’un parti politique aller au-delà des minutes initiales. C’est vrai que la rédaction s’efforce de respecter ce timing, cela en conformité avec la direction générale de l’ORTM.

Mais tout le monde attend de voir l’accélération des activités présidentielles, pour voir si cette nouvelle disposition sera respectée. Car tout le monde sait que le président de la République, seul, peut parler plus de 5 minutes dans le journal, sans compter les reportages sur ses activités. Pour le moment, le timing de 30 minutes comme durée du journal est bien apprécié, et le journal commence à 20 heures au lieu de 20 heures 03 ou 05 minutes.

Le mauvais départ

Le nouveau directeur général de l’AMAP est venu avec un bâton pour mettre de l’ordre. Il vient de demander à tous les anciens de «vider» les lieux. C’est dire que tous ceux qui ne servent à rien doivent aller ailleurs, au risque de se voir chasser. Mais le problème, c’est qu’il y a peu de compétences à l’Essor. Au point que beaucoup de journalistes ne sont que des portes-plumes : ils signent des articles qui ne sont pas les leurs.

Sans oublier certains patrons de section de l’Essor qui sont intouchables dans leur domaine. Tout le monde sait que beaucoup reste à faire à l’Essor, si l’on sait que c’est avec l’arrivée de Choguel à la tête de notre département que beaucoup de journalistes ont eu un vrai statut, sans occulter les augmentations de salaire. Choguel Maïga a fait beaucoup de réformes au niveau de l’Essor et de l’AMAP. Les gens travaillaient sans bénéficier réellement du fruit de leur travail, cela pendant des années.

Et les réformes continuent. C’est pourquoi nous disons que tôt ou tard, les anciens là doivent partir. Leur présence étouffe les gens, surtout que beaucoup de jeunes sont écrasés sous leurs poids. Ils ne peuvent pas prendre d’initiative. À cause de gens qui se prennent pour des dieux dans leur secteur. Le nouveau DG, qui est un ancien de la boîte, doit savoir faire les choses, avant de bloquer tout.

Source: Le Reporter 17/05/2016