Black Lives Matter : les écrivains africains se joignent au mouvement

Depuis le 25 mai ,dernier, date , mort , George Floyd, tué par un policier, un mouvement de protestation secoue les États-Unis. Dans une lettre ouverte, des écrivains basés en Afrique ou faisant partie de la diaspora ont souhaité affirmer leur soutien aux Afro-Américains et plus généralement aux manifestants qui demandent justice pour le meurtre du citoyen américain.

« En tant qu’écrivains africains sans frontières et liés, au-delà de la géographie, à ceux qui vivent aux États-Unis et dans d’autres parties de la diaspora africaine, nous condamnons les actes de violence contre les Noirs aux États-Unis d’Amérique », affirment d’emblée les signataires.

Et de constater avec consternation que les propos de Malcolm X prononcés au Ghana en 1967 sur le fait que « pour les vingt millions d’entre nous en Amérique qui sont d’ascendance africaine, ce n’est pas un rêve américain ; c’est un cauchemar américain » reste encore tragiquement vrai pour 37 millions de personnes en 2020.

Dans ce document, les auteurs affirment soutenir les manifestations qui ont lieu aux États-Unis et dans le reste du monde, « car notre peuple exige que justice soit rendue pour tous les meurtres racistes, qu’ils soient commis par des policiers ou des civils ».

Et de s’insurger contre les brutalités policières et les meurtres qui ont été commis « sans que ceux qui les ont perpétrés n’en craignent les conséquences ».

Avec cette lettre, les signataires revendiquent l’importance du mouvement militant afro-américain qui se mobilise contre la violence ainsi que le racisme envers les Noirs. Les auteurs souhaitent également interpeler l’Union africaine.

Les signataires demandent à l’Union africaine d’agir

Malgré une reconnaissance des actions déjà menée par l’organisation depuis sa création en 2002, les 105 signataires sont formels : « [L]’Union africaine peut et doit faire mieux. »Ainsi, ils demandent aux différents gouvernements africains de « reconnaître notre alliance et nos relations avec nos frères et sœurs à travers le monde, de l’Amérique au Brésil et à travers le reste de la diaspora. Qu’ils offrent à ceux qui le désirent : refuge, maisons et citoyenneté au nom du panafricanisme. »

Ils souhaitent également interpeller le gouvernement américain, et demandent que « les institutions juridiques américaines enquêtent, de manière indépendante, sur tous les meurtres commis par des policiers et enquêtent sur toute plainte pour violences policières » et que « tout accusé soit suspendu sans salaire jusqu’à ce qu’un procès équitable les libère des charges ».

 

Enfin, ils demandent également aux États-Unis « d’être assez courageux pour adhérer à leur propre charte des droits afin qu’ils puissent être le pays de la liberté pour TOUS les Américains, indépendamment de leur couleur, de leur croyance ou de leur orientation sexuelle. »Et de conclure : « En tant qu’écrivains, nous levons les poings en solidarité avec ceux qui refusent de se taire. À nos frères et sœurs des États-Unis, nous sommes avec vous. »

La lettre ouverte a été publiée dans son intégralité à cette adresse, en anglais. À ce jour, elle a été signée par 105 écrivains. Parmi lesquels Boubacar Boris Diop, Chris Abani, Ali J Ahmed, Yasmin Abdel-Magied, Sefi Atta, ou encore Ondjaki, pour n’en citer que quelques-uns.

Photographie : Miki Jourdan, BY-NC-ND 2.0