BANCOUMANA : Comment remplacer l’immigration irrégulière par le maraîchage ?

Dun coût total d’environ 47,2 millions de F CFA, lAssociation Aberaka Nandree et les autorités locales de Bancoumana ont lancé dimanche 20 janvier, un projet dappui à linsertion socioéconomique des jeunes dans la Commune rurale de Bancoumana. Une opportunité économique pour lutter contre la migration irrégulière et lexode rural dans cette zone.
Bancoumana, une commune rurale composée de 14 villages, se positionne désormais en sentinelle contre la migration irrégulière et lexode rural. Ce projet dappui est une opportunité pour les jeunes davoir une réinsertion socioéconomique. Selon le président de l’Association Dambe Ani So Bara, Issa Camara, ce partenariat permettra la création d’emplois, la lutte contre la pauvreté et l’immigration clandestine mais également la promotion de la croissance inclusive et durable des zones de départ.
« J’apprécie lengagement des partenaires et leur volonté de soutenir les populations les plus démunies. Face aux nouveaux défis de changement climatique, il est utile de changer nos pratiques à travers des méthodes innovantes. Doù ce projet à linsertion socioéconomique dans la Commune rurale de Bancoumana », se justifie-t-il.
Des victimes de trop sur les côtes marocaines
Le président de lAssociation Abareka Nandree Mali, Mohamed Kanouté, rappelle que les jeunes, en voulant séchapper des difficiles conditions de vie pour une quête du mieux-être, bravent le soleil ardent du désert, le froid de latlantique, pour tenter une aventure incertaine quon appelle immigration clandestine. « Ce qui occasionne des drames souvent. Le jeudi tout près, 52 jeunes Maliens ont perdu la vie lors du chavirement dun bateau sur les côtes marocaines. Samedi 19 janvier, 117 autres personnes ont perdu la vie dans la Méditerranée en voulant regagner lItalie. Si limmigration est une pratique ancestrale dans notre société en loccurrence dans certaines communautés ethniques, elle constitue de nos jours une préoccupation majeure pour les pays du Sud », soutient-t-il.
Halte au massacre
Pour le président, lAssociation Abareka Nandree avec lappui dautres organisations italiennes notamment, la Fondation Valdesi, Projetto Dogon, Seson Rose, Verdi Acque se sont engagées dans ce projet par la mise en place des activités génératrices de revenu à travers laménagement de 2 hectares qui servira de site de maraîchage pour des jeunes et des femmes de Bancoumana. La première phase de ce projet portera sur laménagement de 2 hectares, limplantation de 4 forages, lachat dune sotrama et des semences qui sélèvent pour un cout total de 47281 044 millions…
La mise en uvre de ce projet permettra de promouvoir lauto emploi des jeunes, augmenter les revenus des jeunes de Bancoumana, contribuer à réduire lampleur de limmigration clandestine et lexode rurale des jeunes de Bancoumana, dit-il.
Une deuxième phase portera sur laménagement de 8 hectares pour faire de Bancoumana sur le moyen terme, un modèle dexpérience réussie où le projet de développement local viable remplace limmigration clandestine des jeunes.
Morisiré Camara est un ancien migrant qui a rejoint lEurope à travers le Sahara avant de se retrouver à Bamako. Malgré son retour forcé, beaucoup de jeunes comme lui au village souhaitent tenter leur chance en Europe. Mais avec larrivée des partenaires, il rêve dun entreprenariat dans le secteur agricole.
Bréhima Sogoba