Bamako de plus en plus insécurisée: Une capitale désormais décrochée des régions !  

Au Mali, les attaques se multiplient et ressemblent, à un rythme effréné avec le même mode opératoire, ce qui laisse présager que l’adversité est la même.

Les populations fuient l’enfer terrestre à défaut de se terrer chez-elles et se voir éventrées ou décapitées.

Tout le monde accourt vers la capitale Bamako PRESQUE coupée du reste du pays.

Conséquences, les activités sont au ralenti, le trésor vide.

Jusqu’où iront les djihadistes ?

Où est le groupe Wagner tant vanté par les uns et les autres ?

Le Mali, notre chère patrie est à la croisée des chemins.

Jamais notre pays n’a été autant affaibli et soumis à rudes épreuves.

Aujourd’hui, les villes satellites autour de Bamako sont attaquées de toute part.

A commencer par Ségou la 4ème région administrative.

Les assaillants sont arrivés jusqu’à Diabaly et Molodo, terrorisant la population, détruisant leurs biens, incendiant les récoltes, enlevant jeunes, femmes et vieux selon leur bon vouloir.

Sikasso, la troisième région administrative, subit depuis quelque temps, les affres djihadistes. Le front s’est déplacé jusque dans les entrailles de Bougouni.

Blindio et Garalo ne sont pas épargnés. Une fois, les terroristes sont arrivés jusqu’à Sanankoroba située à quelques encablures de Bamako où, l’on se rappelle, le Restaurant « La Terrasse » a été attaqué et l’hôtel « Radisson Blue » le théâtre des opérations djihadistes.

Au Mali, aujourd’hui, c’est le sauve-qui-peut, puisque personne n’est désormais épargnée ou ne se sent en sécurité. En coupant Bamako du reste du pays, les djihadistes entendent obtenir la soumission des autorités. Les militaires, eux, semblent avoir d’autres agendas, à savoir la prolongation de la Transition ou s’éterniser au pouvoir. Ils n’entendent plus le cri strident de détresse venant du pays profond. Les femmes sont violées, les enfants tués, leurs maris souvent exécutés sur place parfois devant eux. Pendant ce temps, les deux meilleurs militaires maliens qui maîtrisent, à satiété, le terrain du centre et du nord sont devenus des bureaucrates. En effet, Sadio Camara et Assimi Goïta sont devenus le centre névralgique d’un pouvoir militaire pourtant en difficulté en raison des tensions de trésorerie. Au niveau de l’UEMOA, le MALI aurait dépassé le plafond autorisé. On est au bord du précipice, les ménages sont à court de provisions. Or, « ventre vide n’a point d’oreille ». Assimi et Choguel sont interpellés. 

Assimi – Choguel : pour quel résultat ?

Après le deuxième coup d’État de Mai 2021 qui succède à un autre coup d’État contre IBK en Août 2020, président démocratiquement élu, le Mali est toujours dans l’impasse. La nomination de Choguel Kokalla Maïga, issu des rangs du M5-RFP mouvement à l’origine des insurrections de rue ayant précipité la chute du régime défunt, a plus contribué à haranguer les Maliens, qu’à trouver une réponse adéquate à leurs préoccupations. Bras de fer avec la France, prolongation de la Transition, assises provoquées, isolement des grands partis politiques, « colonelisation » de l’administration, arrestations par sentimentalisme… sont autant de paramètres qui peuvent ternir la Transition. Dans la gestion administrative d’un pays, il y a la théorie de la prévision des risques et de l’imprévision. C’est pourquoi certains parlent de retour de l’ascenseur ou de revers de la médaille…

En matière de gestion géostratégique, le pays a des partenaires, milite dans des organisations régionales et planétaires, donc nous ne sommes plus indépendants. A fortiori que nous sommes un pays continental, sans ressources propres, dépendants entièrement de l’Extérieur. Notre sursaut d’orgueil doit avoir des limites. Aujourd’hui, le trésor malien est vide, les fonctionnaires s’enrichissent alors qu’ils sont improductifs, les paysans s’appauvrissent alors qu’ils sont l’avenir du pays, l’éducation est chancelante, en l’absence d’un budget d’investissement, le Mali n’ayant qu’un budget de salaire… En matière sécuritaire, face à la poussée djihadiste, l’arrivée du groupe Wagner semble encore se dessiner.

Un bon responsable doit rester à l’écoute de son peuple, en investissant pour lui. C’est ensuite que les deux joignent leurs efforts en cheminant ensemble pour entamer la phase de développement. Aujourd’hui, la seule volonté d’Assimi ne suffit pas. Il faut un accompagnement de tous les Maliens. Or les arrestations, tous azimuts, pour faire plaisir à certains, font courir le risque d’un ébranlement. Mieux, le jeu du sentimentalisme peut finir par rattraper les uns et les autres. Les militaires milliardaires voleurs ne sont pas accablés. La Lutte contre la corruption est devenue une opération de tri. On fait aussi la promotion d’autres cadres épinglés dans des cas de détournement, de corruption et d’enrichissement illicite. Souvent, c’est le voleur qui crie au voleur…

Salif Diallo

Source: Le Matinal