ASSAUT CONTRE LES ENVAHISSEURS : L’armée se dit prête et dégage sa responsabilité

S’il y a une question qui taraude des Maliens, c’est bien de savoir à quand le déclenchement des hostilités contre les irrédentistes qui occupent les régions du Nord du Mali ? Pour qui a suivi le vendredi 21 décembre 2012 à Koulouba, le chef d’état-major général des armées, le général de brigade Ibrahima Dahirou Dembélé, présenter les vœux de l’armée au chef de l’Etat, l’attentisme dont les Maliens se plaignent n’est plus la faute de l’armée.

« L’armée est bien débout. Les hommes sont sur les lignes de défense, sur les arrières et attendent impatiemment le moment propice et les ordres légaux pour aller à la reconquête de notre territoire et redonner à nos populations leur dignité et leur honneur bafoués », a dévoilé le chef d’état-major général des armées.

En analysant les propos du général Dembélé, la guerre ne se fait pas qu’avec les armes, mais ceux qui doivent la mener ont besoin d’être adossés à une autorité politique pour déclencher l’assaut. Et en tant que chef suprême des armées, c’est au président de la République d’ordonner la guerre contre des individus qui occupent les 2/3 du territoire national.

Sortir de la torpeur

Il est vrai que l’occupation des régions du Nord du Mali a mis au grand jour le niveau d’impréparation de l’armée malienne et le manque d’armements adéquats. Mais à partir du moment où c’est le chef d’état-major général des armées qui avoue publiquement que « les efforts entrepris depuis avril 2012 ont permis la reconstitution de l’essentiel des unités de combat et l’acquisition d’un nombre important de matériels… » on ne voit plus ce qui empêche l’autorité politique de donner son quitus à l’armée.

Dans sa réponse aux Forces armées et de sécurité, Dioncounda Traoré n’a rien dit au sujet des ordres légaux que l’armée dit attendre pour chasser les ennemis hors du Mali. Quand va-t-il le faire ? Il est temps que le Pr. Traoré sorte de sa torpeur.

L’attentisme n’a que trop duré et les populations des régions occupées continuent de souffrir le martyre. Peut être que le président Dioncounda, en concertation avec les autres acteurs de la question à la faveur de son adresse du nouvel an à la nation, situera davantage les uns et les autres sur la suite à donner aux ordres légaux attendus par l’armée pour libérer le Nord.

Mohamed Daou

 

Les Echos 30/12/2012