Arnaud Montebourg ne fera pas partie du prochain gouvernement

Le trublion du gouvernement a ce week-end dépassé les bornes selon l’entourage du Premier ministre, en demandant un changement de cap politique et en critiquant l’Allemagne. Une prise de position qui va sans doute signer la fin de deux années à Bercy, en tant que ministre du Redressement productif d’abord, puis depuis avril en tant que ministre de l’Economie.

Arnaud Montebourg s’est exprimé en fin d’après-midi devant la presse : « C’est avec la fierté du devoir accompli, avec le sens des responsabilités qui m’ont été confiées, que j’ai indiqué cet après-midi à monsieur le Premier ministre, s’il jugeait que je me trompais, s’il jugeait que mes convictions étaient contraires aux orientations du gouvernement qu’il dirige, dans ce cas je croyais nécessaire de reprendre ma liberté, tout comme il accepte de me la rendre. » Il a ensuite adressé ses remerciements à Aurélie Filippeti et Benoît Hamon qui « ont fait le choix de leurs convictions ». Ce dernier ainsi que l’ex-ministre de l’Economie s’expriment tous les deux à 20h dans les journaux télévisés.

Le bras de fer entre Arnaud Montebourg et les chefs de l’exécutif dure depuis deux ans. Ce chantre du «made in France» a toujours dénoncé la politique d’austérité en France et en Europe. Marinière Armor Lux rayée bleue et blanche en couverture du Parisien Magazine en 2012, Arnaud Montebourg a fait de la relance de l’industrie française son cheval de bataille.

PSA, Arcellor, Rio Tinto…

Il tente de venir en aide à des groupes industriels en difficulté. L’entrée de l’Etat au capital du constructeur automobile PSA Peugeot-Citroën, à parité avec le chinois Dongfeng, après la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois en est un exemple.

Arnaud Montebourg, c’est aussi le dossier de l’aciérie Arcelor Mittal. Il défend une nationalisation partielle, sans être entendu par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Mais il trouve des solutions pour le producteur d’aluminium Rio Tinto en Savoie repris par l’allemand Trimet avec le concours de la Banque publique d’investissement et d’EDF. Il se distingue également dans le dossier énergétique en défendant la possibilité d’exploiter des énergies propres comme le gaz de schiste.

Très convaincant, il séduit les grands patrons de l’industrie, en insistant sur le développement de nouvelles filières : voiture à 2 litres au 100 kilomètres, TGV du futur, objets connectés. Mais son franc-parler en décalage avec la ligne politique va sans doute lui couter son poste.

RFI