Apprentissages scolaires Pourquoi les écoles publiques du Mali performent peu?

Une évaluation des apprentissages scolaires au Mali souligne que les écoles privées sont plus performantes que les publiques. Pourtant, selon l’Œuvre malienne d’aide à l’enfance du Sahel (OMAES), près de deux tiers des enfants sont scolarisés dans les écoles publiques, 17% dans les médersas, 12% et 6% dans les établissements communautaires.

L’OMAES tire la sonnette d’alarme sur la nécessité de prendre au sérieux l’urgence de renverser la tendance de la dégradation des apprentissages scolaires au Mali. L’ONG attire aussi l’attention sur le fait que le privé scolarise plus du tiers (37%) des élèves en milieu urbain et plus de la moitié à Bamako, la capitale.

L’évaluation rendue publique en août 2016, souligne que les conditions d’apprentissage dans les écoles maliennes ne sont pas toujours adéquates. Le ratio élèves/enseignants se situe à 50 pour l’ensemble, mais il est nettement plus élevé dans les écoles publiques (55) que dans les écoles communautaires(34) et privées (33).
Dans plus du quart des écoles observées il y avait des enseignants absents. Dans plus du tiers des écoles observées, il avait des enseignants manquants. En ce qui concerne les guides de lecture ou de mathématiques, il n’existait pas de guide de lecture dans près de 40% des écoles observées. Et ces outils didactiques n’étaient pas toujours en nombre suffisant pour 30-40% des écoles qui en étaient dotées.

L’évaluation indique qu’il existe un comité de gestion scolaire dans près de 90% des écoles observées. Toutefois, ces comités sont rarement fonctionnels (53%). L’évaluation révèle également que le niveau des enfants en lecture et en calcul est très bas, avec un score moyen de 8, 66 et 14 points respectivement en lecture et en mathématiques sur un total de 50.

Les performances des élèves diffèrent selon les cercles du pays. L’évaluation indique ainsi que les cercles de Gourma-Rharous et Nianfunké sont les cercles les moins performants en lecture et en calcul. Dans ces deux cercles, le score moyen est en deçà de 5 en lecture et en mathématiques.

Par contre, le district de Bamako et les cercles de Diré, Ansongo, Tombouctou et Goundam sont les plus performants. En ce qui concerne les mathématiques, c’est le cercle de Tombouctou qui est le plus performant. Celui d’Ansongo est le plus performant en lecture.
La région de Kidal n’est pas concernée par cette évaluation pour des raisons de sécurité. En attendant, les efforts doivent être accrus pour améliorer le niveau des apprentissages scolaires.
Soumaila T Diarra