Ali Bongo demande à la France plus de coopération économique

Il était à l’Elysée pour un entretien de plus d’une heure avec son homologue François Hollande. Malgré plusieurs affaires qui pourraient tendre les relations franco-gabonaises, Ali Bongo, à sa sortie, a vanté les liens entre les deux pays.

Notre coopération se porte bien et j’ai demandé à la France de s’impliquer encore plus au Gabon, a déclaré le président gabonais à sa sortie de l’Elysée. Ali Bongo a préféré mettre en avant les bonnes relations entre Paris et Libreville. Pas question de laisser les récentes affaires ternir cette image, et notamment le cas Total. En février, l’Etat gabonais a mis la société française en redressement fiscal. Le groupe pétrolier parle d’une procédure dénuée de tout fondement. Ali Bongo, lui, minimise :

« Il n’y a aucun sujet qui fâche entre la France et le Gabon. Maintenant, les rapports entre une entreprise et l’administration, cela arrive tous les jours, dans tous les pays, mais sans pour autant que les gouvernements doivent se fâcher. Pour moi, il n’y a pas d’affaire Total. Pas du tout », a déclaré Ali Bongo.

Autre dossier, plus embarrassant. Selon le journal Le Monde, la justice française enquêterait sur d’éventuels liens entre le président gabonais et Michel Tomi, un homme d’affaires soupçonné d’être à la tête d’un réseau de blanchiement d’argent entre la France et l’Afrique. Sur la question, Ali Bongo n’est pas bavard :

« Moi, je ne parle pas de soupçons ; je parle simplement sur les faits. Et une fois que les faits sont établis, très bien, que la justice regarde, et puis on verra. Pour l’instant, s’il ne s’agit que de soupçons, moi, je ne me prononce pas sur les soupçons », a précisé le président gabonais.

Ali Bongo veut donc ménager Paris à l’heure où il demande à la France d’aider le Gabon à renforcer son économie, notamment par du transfert de technologie.

Ali Bongo égratigne Jean Ping

A l’issue de son entretien avec son homologue François Hollande, le président gabonais a, au passage, égratigné Jean Ping. L’ancien président de la Commission de l’Union africaine qui n’avait pas été réélu en 2012 est passé à l’opposition. Certains lui prêtent des ambitions présidentielles pour l’élection de 2016. Interrogé sur la question, Ali Bongo a réagi avec ironie :
« Monsieur Jean Ping a tout d’abord souhaité poursuivre sa mission auprès de l’Union africaine. Au moment où il sollicitait un autre mandat, il me semble que ses préoccupations étaient plus centrées vers la poursuite de son mandat et moins vers ce qui se passait au Gabon. Je veux dire par là que s’il avait été vraiment préoccupé par les questions purement gabonaises, il s’y serait d’ailleurs consacré, plutôt que de demander la poursuite de son mandat », a estimé Ali Bongo.

« Donc, vous voyez bien que c’est parce qu’il n’a pas pu poursuivre son mandat et qu’il a perdu cette élection qu’il faut maintenant qu’il trouve quelque chose à faire », a-t-il conclu.