AFFAIRE RASBATH Comment Rast Bath vit son contrôle judiciaire

Mis sous contrôle judiciaire la semaine dernière, comment le jeune chroniqueur Mohamed Bathily alias Ras Bath vit cet état de fait. Et pourquoi a-t-il été arrêté ? Eléments de réponse !

Il nous est revenu que le Garde des sceaux, ministre de la Justice et des droits de l’Homme, avait rencontré une dizaine de jours avant son arrestation, dans son bureau, en présence de témoin, le jeune Mohamed Bathily qu’il a félicité et qualifié de patriote «pour le travail qu’il fait sur les ondes». Le témoin de cette rencontre n’était autre que le neveu du ministre Konaté, Yely Madi Konaté, qui a organisé le rendez-vous à la demande de Me Mamadou Konaté. D’entrée de jeu, le ministre se serait confié à Rasbath : «Dès que tu deviens ministre, ton premier ennemi, c’est celui qui a signé ton décret».

Aussi, le ministre a proposé à son invité de travailler avec lui et de l’aider dans sa mission. L’accord était le suivant et c’est le ministre qui a fait cette proposition : «Je te file des dossiers, tu les exploites et, moi j’ouvre une information judiciaire ». C’est ainsi que le jeune Bathily lui a proposé, séance tenante, de lui apporter le dossier relatif à l’ASAM (dans lequel le ministre de la Défense est cité) sur lequel il avait, déjà, consacré un certain nombre d’émissions.

Apparemment, pense le jeune Bathily, c’est de là qu’est parti leur désamour. Le ministre de la Justice aurait montré ce dossier à son «frère et collègue» de la Défense avec lequel il aurait convenu de faire taire le chroniqueur. Le ministre Konaté a-t-il été intéressé quelque part ? Sa détermination particulière dans ce dossier suscite d’énormes interrogations.

En tout cas, le ministre aurait eu maille à partir avec les gendarmes du Camp I qui ne comprenaient pas qu’il débarque à des heures tardives, en personne, et essaye de leur donner des instructions. Le ministre est arrivé seul au Camp I, la veille de la comparution du jeune Bathily et a tenu des propos hors cadre aux gendarmes comme : «Comment peut-il (Rast Bath) communiquer étant au Camp I ?», « Il est qui pour que vous soyez pressés de le libérer…».

Les gendarmes étaient d’autant plus mal à l’aise, car ils ne disposaient d’aucune plainte et de motif de maintenir le chroniqueur en détention.
Nos sources indiquent que depuis sa libération et sa mise sous contrôle judiciaire, le jeune Bathily passe ses journées dans une suite d’un hôtel et ne cesse de recevoir des visiteurs. Certaines visites sont préoccupantes et doivent attirer l’attention des autorités. Il s’agit de celle de l’envoyé de Tiébilé Dramé, porteur d’un message de compassion et de soutien du Parena ; celle de l’émissaire du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé. Tous les deux auraient proposé au chroniqueur leurs appuis en termes d’avocats dans le cadre d’un éventuel procès. Il nous est revenu que Mohamed Youssouf Bathily aurait refusé leurs offres.

Aussi, il faut insister sur la proposition de l’Ambassade des Etats-Unis au Mali qui est prête à offrir l’asile au jeune Bathily en cas de besoin. D’ailleurs, des marines (en civil) passent, dit-il, toute la nuit à rôder autour de son hôtel et sont prêts à l’exfiltrer dès que le besoin se fera sentir.
Pour ce qui concerne le dossier ASAM, les partenaires s’y intéressent, énormément, et demandent des copies à Ras Bath qui en propose, à tour de bras, sur des clés USB, sans souci.
S.I