Bamako – La mort brutale du jeune rappeur malien Abdoulaye Macalou, connu sous le nom de scène Lord Makhaveli Zoo, a bouleversé la scène musicale et suscité une vive émotion dans l’opinion publique. Âgé de 25 ans, l’artiste a succombé à un lynchage le mercredi 11 juin à Bacodjicoroni ACI, à la suite d’une altercation autour d’un simple plat de pâté.
Face aux nombreuses spéculations alimentant les réseaux sociaux, le Directeur régional de la police du district de Bamako, le Contrôleur général Issa Bill Traoré, est sorti de son silence. Dans une déclaration sur l’ORTM, il a apporté des précisions sur le déroulement des faits, mettant fin aux rumeurs et aux interprétations erronées.
Une querelle banale aux conséquences tragiques
Selon les explications du DR Traoré, le drame a débuté par un différend autour d’une commande alimentaire. Lord Makhaveli, qui avait expressément demandé que ses pâtés soient préparés sans oignon, est retourné chez la vendeuse en constatant que sa demande n’avait pas été respectée. L’échange a dégénéré en une dispute verbale avec le fils de la vendeuse.
Dans la confusion, le rappeur aurait tenté de fuir la scène à bord de son véhicule, mais aurait heurté la vendeuse — d’abord en marche arrière, puis en marche avant — ce qui a déclenché une vive colère dans le voisinage. La foule, chauffée à blanc, l’a alors extirpé de son véhicule avant de le passer à tabac jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Une enquête en cours
Le Directeur régional de la police a annoncé l’interpellation de 61 personnes dans le cadre de cette affaire. Plusieurs véhicules et motos ont également été saisis. Ces mesures visent à faire toute la lumière sur ce drame et à identifier les principaux responsables du lynchage.
Lord Makhaveli a été inhumé le vendredi 13 juin au cimetière de Lafiabougou, en présence de nombreux fans, de sa famille biologique et de sa communauté artistique, tous encore sous le choc.
Appel à la retenue et à la responsabilité
Cette intervention officielle a permis d’éclairer une opinion publique bouleversée par la perte d’un jeune talent prometteur du hip-hop malien. Toutefois, la suite judiciaire de cette affaire reste attendue. Il appartient désormais au Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune V de poursuivre les investigations et d’informer régulièrement sur l’évolution du dossier.
Dans un contexte où les réseaux sociaux peuvent amplifier la désinformation, les autorités appellent à la retenue et à la vigilance, afin d’éviter l’exacerbation des tensions dans un climat déjà marqué par l’émotion.
Que justice soit rendue, et que la mémoire de Lord Makhaveli repose en paix.
rédaction
diasporaction.fr