Acquise au prix de sacrifices énormes, la Liberté de la Presse est sérieusement mise à mal aujourd’hui dans le pays. Et cela au moment où le Mali amorce un tournant décisif dans son existence avec des conflits au Nord, au Centre et au Sud.
Selon Reporters Sans Frontières (RSF), le Mali se classe cette année seulement à la 112e place sur 180 pays classés à travers le monde. Alors que ses voisins, en l’occurrence le Burkina Faso et le Sénégal, se classent respectivement 36e et 49e au classement mondial de la Liberté de la Presse.
Malgré tout, on a l’impression que les autorités ne prennent pas très au sérieux cette menace sur la Liberté de la Presse au Mali avec la poursuite des brimades contre les journalistes dans l’exercice de leur métier et autres pressions subies par eux.
Cette donne, plus les interminables ballonnements de la presse et la lancinante question de l’accès à l’information, compliquent l’exercice du métier sous nos tropiques.
Si au Mali, aucun journaliste n’est en prison pour ses articles, il n’en demeure pas moins que la situation est loin d’être rose, notamment avec la disparition de Birama TOURE du journal Le Sphinx ou encore l’enlèvement de certains confrères.
Aussi, les journalistes sont-ils quotidiennement exposés à la manipulation et à la corruption. Ce qui rend plus difficile leur travail. La précarité économique aidant, les manipulateurs arrivent généralement à leur fin.
A l’occasion du 3 Mai, Journée mondiale de la liberté de la Presse, l’Association des Editeurs de presse Privée (ASSEP) demandent aux autorités maliennes :
- de veiller à la protection des journalistes par un mécanisme plus concret ;
- de formaliser l’aide publique à la presse en l’indexant au budget national :
- de faciliter l’accès à l’information à toute la presse sans discrimination aucune.
En retour, nos confrères et consœurs doivent s’engager à un exercice professionnel de ce noble métier afin que la presse malienne puisse réellement jouer son rôle !
Bamako, le 02 Mai 2019
Le Président de l’ASSEP
Alhassane H. MAIGA
