12ème session de la conférence de l’UPCI Une diplomatie parlementaire réussie pour le Mali

Le Centre international de conférence de Bamako (Cicb) a abrité le vendredi 27 janvier 2017, les travaux de la 12ème session de la conférence de l’UPCI (Union parlementaire de la conférence Islamique), présidée par le président de l’Assemblée nationale du Mali, l’honorable Issaka Sidibé, en présence des parlementaires, des membres du gouvernement, des leaders religieux et d’autres personnalités. Une diplomatie parlementaire réussie pour le Mali, car au total, plus de 40 présidents des parlements et chefs de délégations ont pris part à la rencontre. Dans le communiqué final qui a sanctionné les travaux, les Etats membres de l’OCI (Organisation de la conférence islamique) ont été invités à apporter au Mali leur soutien et une assistance financière d’urgence afin d’aider le Mali, de consolider la paix et la stabilité et de permettre au pays d’avancer sur la voie du développement global.

Les Présidents de parlements, chefs et membres des délégations des parlementaires membres de l’UPCI participant aux travaux de la 12ème Session de la conférence de l’UPCI, qui se sont déroulés à Bamako, en République du Mali, le 27 janvier 2017, ont délibéré sur les développements et les défis auxquels le monde musulman se trouve confrontés. Sur la situation en République du Mali et dans les pays voisins, les participants ont réitéré leur soutien à la sauvegarde de la souveraineté de la République du Mali, de son intégrité territoriale et de son unité nationale. « Nous félicitons le gouvernement malien pour les mesures prises pour renforcer la paix, notamment la signature, le 15 Mai 2015, à Bamako, de l’accord sur la paix et la réconciliation au Mali qui a couronné les négociations tenues à Alger entre 16 Juillet 2014 et le 1er Mars 2015, accord qui constitue une opportunité pour l’établissement de la paix et l’instauration de la sécurité et de la réconciliation nationale. Nous saluons hautement la République algérienne ainsi que l’ensemble du groupe international de médiation et la totalité des pays qui ont contribué au succès du processus de paix qui a abouti à la signature de l’accord de paix et de réconciliation. Nous appelons les Etats membres de l’OCI à apporter au Mali leur soutien et une assistance financière d’urgence afin d’aider le Mali, de consolider la paix et la stabilité et de permettre au pays d’avancer sur la voie du développement global », précise le communiqué final qui a sanctionné les travaux de cette 12ème conférence de l’Upci qui a été une réussite, selon les participants.

Bientôt la révision constitutionnelle
Lors de la cérémonie d’ouverture, le président de l’Assemblée nationale du Mali, l’honorable Issaka Sidibé a fait savoir que le Mali signe son grand retour sur la scène internationale à travers l’organisation de cette 12ème conférence de l’Upci et du 27ème sommet Afrique France tenu à Bamako les 13 et 14 janvier dernier. A l’en croire, le Mali a connu en 2012, une double crise sécuritaire et institutionnelle ayant engendrée des conséquences. Cependant, dit-il, depuis la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, les 15 mai et 20 juin 2015, le pays sort lentement mais sûrement de cette douloureuse situation. A ses dires, la Conférence d’entente nationale sera organisée au mois de mars prochain afin que tous les fils du pays puissent se parler et s’épanouir dans le Mali laïc, un et indivisible. « Par ailleurs, notre pays connaîtra sûrement dans les mois à venir des réformes majeures avec la révision de la Constitution. Cette révision Constitutionnelle, faut-il le préciser, ne concerne aucunement des prolongations de mandat présidentiel, comme certains seraient tentés de le penser, mais vise plutôt à corriger des insuffisances constatées dans l’évolution de notre processus socio-démocratique, depuis1992 », a déclaré l’honorable Issaka Sidibé. En outre, il a déploré les attaques terroristes dont celle effectuée à Gao, le 18 janvier dernier ayant fait des morts et des blessés. « J’en appelle donc à l’unité islamique pour une meilleure cohésion au sein de notre espace. C’est cela qu’il nous faut en réalité pour redonner force à notre religion, renforcer la lutte contre le terrorisme et soulager nos populations. Nous avons nécessairement besoin aujourd’hui de cette unité et de cette union sacrée pour nous permettre également de développer, entre nous, tous les secteurs de l’activité économique. Il est donc grand temps que l’UPCI passe du stade des déclarations à celui des actions concrètes profitables à l’ensemble de nos mandants et à l’ensemble des musulmans. Nous avons certes nos missions parlementaires traditionnelles, mais face aux menaces terroristes multiformes et à nos nombreux défis de développement, notre Organisation doit agir et parler d’une seule et même voix », a martelé Issaka Sidibé.

Le terrorisme au centre des débats
Selon l’honorable Salim Aljabouri, président de la 11ème conférence de l’Upci, cette 12ème conférence de l’Upci se tient dans une situation compliquée tant politique qu’économique. Toute chose, dit-il, entrave la voie du développement. « Le mal qui nous frappe présentement est le terrorisme. Et pour y faire face, il faut l’union sacrée, le progrès économique et technologique », a-t-il dit. Enfin, il a invité l’UPCI à sauvegarder la souveraineté des Etats membres. Quant au secrétaire général de l’union parlementaire des Etats membres de l’OCI (Organisation de la conférence islamique), Professeur Mahmud Erol Kilic, la 12ème conférence de l’Upci se tient dans un contexte international compliqué dominé par l’extrémisme violent. Avant de rappeler que les terroristes ont essayé d’éliminer la ville de Tombouctou sans succès. « La sécurité et la paix sont des conditions sine qua non pour l’atteinte des objectifs de l’Upci. Les terroristes agissent toujours au non de la religion musulmane or l’islam n’a rien à avoir avec ces agissements », a-t-il dit.
Aguibou Sogodogo