Suite à l’arrêt des travaux dans sa rue à Baco djicoroni ACI Le ministre Abdrahamane Sylla met en colère les habitants du quartier

L’ancienne diplomate, Fatoumata Siré Diakité, présidente de l’Association pour le Progrès et la Défense des Droits des Femmes Maliennes (Apdf) a eu raison de dénoncer le comportement peu orthodoxe de certains ministres de la République du Mali lors du Forum de Bamako tenu du 18 au 20 février. En effet, selon l’ancienne Ambassadeur du Mali en Allemagne, tous les ministres et les chefs des Institutions ont construit chacun, devant sa maison une route goudronnée, pour éviter la poussière d’entrer dans leur salon. L’exemple illustratif est le cas de l’actuel ministre des Maliens de l’extérieur, Abdrahamane Sylla qui ambitionne de goudronner la rue menant à son domicile. Les travaux de construction de cette rue viennent de connaitre un arrêt occasionnant la poussière ce qui a du coup provoqué l’ire des riverains.

Le jeudi dernier à Baco Djicoroni ACI, les voisins du ministre des Maliens de l’extérieur ont failli détruire son domicile. La cause de ce désagrément était la non-réalisation des travaux routiers que Abdrahamane Sylla avait décidé d’entreprendre pour la réhabilitation de la voie publique menant à sa maison (la rue contigüe à l’ex hôtel Fouta à Baco Djicoroni). Par conséquent la route reste impraticable, occasionnant poussières et accidents. Selon le journal L’indépendant, les voisins avait réhabilité cette rue à hauteur de six millions de F CFA, sans la contribution du ministre, dans le but de faciliter la circulation et réduire la poussière. Nommé ministre, Abdrahamane Sylla a décidé de goudronner la voie.

Il a donc réduit au néant les efforts des riverains en enlevant les pavés qu’ils avaient posés. Mais malheureusement pour des raisons inconnues, les travaux ont été arrêtés il y a de cela quelques mois, occasionnant du coup, des poussières, des maladies respiratoires et des accidents. Ce qui fait que les riverains sont dans tout leur état car, pour eux, l’Etat n’a aucunement contribué à la mise en état de cette route. Les jeunes du quartier se sont donc mobilisés pour le domicile du ministre afin de lui suggérer de faire arroser la route avant la fin des travaux. Mais ce fait ne dépasse pas le seuil de son domicile. Les jeunes ont donc décidé, selon notre confrère, de se faire justice en mettant des briques sur la route sans consulter le ministre.

Après plusieurs tentatives de mise en garde de la part du ministre Sylla, ces jeunes lui ont barré cette route et depuis, le ministre empreinte une autre voie pour son domicile. «Quelques riverains se sont cotisés la somme de six millions de F CFA pour refaire la rue à cause de la poussière. Le ministre Sylla, plusieurs fois sollicité, n’a jamais contribué quand bien même il emprunte ladite voie au quotidien. Cela fait cinq ans que nous avons mis les pavés sur la route, mais à notre grande surprise, un beau matin, le ministre envoie des Caterpillar pour gratter la route sans consulter ses voisins.

Les pavés ont été enlevés pour une destination inconnue alors qu’ils n’ont pas été installés par l’Etat au motif qu’ils vont être remplacés par la bitume. Déjà plus d’un mois que cela n’a pas été fait provoquant ainsi une tempête de poussière. Révoltés, les jeunes du quartier ont décidé d’aller rencontrer le ministre et lui suggérer de faire arroser la route en attendant la fin des travaux. Il a fait venir une citerne mais qui n’arrosait que devant son domicile » a déclaré un riverain dans les colonnes du journal L’Indépendant. Avant d’indiquer : « les riverains ont décidé que cette situation ne peut rester en l’état.

Car, leurs maisons sont en train de se dégrader à cause de la poussière. Le ministre ne peut pas venir mettre la poussière chez les autres sans les consulter. Son comportement reflète celui du gouvernement actuel, c’est-à-dire prendre des décisions sans consulter le peuple ». Comme en République du Gondouana, selon tante Fatoumata Siré, les ministres veulent éviter la poussière dans leur salon. Et nous alors ? Alors que selon la constitution, nous avons tous droit à un environnement sain.

Aïssata Diakité, stagiaire